VIDÉO. Mathilde est experte dans la gestion du quotidien
Conseillère en économie sociale et familiale, Mathilde Combot accompagne des personnes en procédure de demande d’asile. Elle apprend aux gens à résoudre leurs problèmes et à devenir autonomes.
Ce matin-là, Mathilde Combot, 43 ans, reçoit un Géorgien dans son bureau. Il voit mal et ne parle pas français. La conseillère en économie sociale et familiale (CESF) a imprimé une grande horloge marquant l’heure du rendez-vous médical auquel il doit se rendre. L’après-midi, elle organisera un atelier collectif avec des parents soudanais et érythréens. Elle simulera avec eux des appels téléphoniques pour qu’ils apprennent à prévenir l’école quand leur enfant est malade.
Vers l’autonomie
Employée par l’association Coallia depuis 2018, la professionnelle guide des personnes en procédure de demande d’asile. « Je les accompagne dans leurs démarches administratives, juridiques, sociales, médicales, scolaires et dans tous les problèmes du quotidien. »
Elle mène les gens vers l’autonomie avec des outils concrets. Experte en comptabilité, elle peut soutenir des personnes surendettées dans la reprise en main de leur budget. Avec ses connaissances techniques, elle enseigne à dépenser moins d’énergie ou à rééquilibrer une alimentation.
« Dans le secteur de l’asile, j’ai un peu un rôle de scribe et de détective. J’aide les gens à mettre leur vie en mots, pour défendre leurs droits. » La conseillère ne fait jamais « à la place de », mais « avec ». Si quelqu’un risque l’expulsion pour un impayé de loyer, Mathilde Combot intervient comme médiatrice auprès du banquier et du bailleur.
Mais avant tout, elle apprend à la personne à se fixer des objectifs : « Cela demande d’être pragmatique et de faire preuve de psychologie pour comprendre comment la motiver. »
Échanges avec les collègues
Mathilde Combot travaille en autonomie dans trois communes : Rennes, Redon et Guichen. Elle suit onze familles qu’elle rencontre au moins une fois par semaine.
La veille, lors d’une visite au domicile de demandeurs d’asile en colocation, elle a dû gérer des conflits latents, liés à leurs cultures et religions différentes. Pas facile. « Mais j’échange beaucoup avec les collègues de mon service. Et je suis sans cesse en lien avec les écoles, les médecins, les centres sociaux, etc. »
Évolutions de carrière
Pendant treize ans, la professionnelle a été monitrice-éducatrice dans le secteur du handicap. Puis elle s’est réorientée : après un BTS Économie sociale et familiale accéléré en un an et une seconde année de formation à Askoria (Rennes), elle a obtenu son diplôme d’État.
« Dans ce métier, on peut aussi bien travailler auprès de personnes âgées ou sous tutelle qu’en protection de l’enfance. » De quoi permettre d’intéressantes évolutions de carrière.