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Art : les galeries enjoignent les musées à montrer davantage les artistes français contemporains

Après huit ans à la tête du Comité Professionnel des Galeries d'Art, Georges-Philippe Vallois vient de passer la main. S'il a multiplié les actions pour valoriser le rôle culturel des galeries, il déplore que l'Etat et les musées publics n'aient toujours pas pris la mesure des enjeux du marché de l'art hexagonal.

Le galeriste Georges-Philippe Vallois s'apprête à quitter la présidence du Comité Professionnel des Galeries d'Art après huit ans de service.
Le galeriste Georges-Philippe Vallois s'apprête à quitter la présidence du Comité Professionnel des Galeries d'Art après huit ans de service. (Olivier Marty)

Par Martine Robert

Publié le 4 janv. 2020 à 12:30

Depuis son arrivée à la présidence du Comité Professionnel des Galeries d'Art (CPGA) en 2011, le galeriste Georges-Philippe Vallois n'a eu de cesse de multiplier les initiatives afin de démontrer que les galeries sont des acteurs culturels et non de simples commerciaux. Nul doute qu'à l'heure de son passage de témoin à sa collègue Marion Papillon, cette dernière ne poursuive dans cette voie. 

« Ma première ambition a été de réévaluer le rôle de la galerie, découvreur ou de redécouvreur de talents, au centre de l'édifice du marché de l'art », rappelle Georges-Philippe Vallois. 

Pour revaloriser l'image du secteur, il a dépoussiéré le code de déontologie de la profession, multiplié les partenariats avec des acteurs publics et privés, du Centre national des arts plastiques au Syndicat des maisons de vente (Symev), en passant par celui des antiquaires (SNA). Parmi les événements majeurs organisés par le Comité, Nouvelles Vagues, au Palais de Tokyo, a convié de jeunes commissaires d'exposition à un accrochage d'artistes représentés par des galeries françaises. Un Dimanche à la Galerie, lancé avec la Mairie de Paris, a élargi les publics, une initiative étendue cette année à toute la France.

Le Comité a à coeur de développer de nouveaux publics.

Le Comité a à coeur de développer de nouveaux publics.©CPGA

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De 170 membres il y a 8 ans, le CPGA en compte aujourd'hui 285, alors même que plus de 70 galeries ont cessé leur activité dans l'intervalle, certaines étant économiquement exsangues, prises en étau entre les foires et les maisons de vente. 

Le Comité est perçu comme un acteur engagé en faveur du rayonnement international de la scène française, à l'origine de résidences et d'expositions organisées à l'étranger, notamment avec l'ambassade de France à New York ou avec des collectionneurs de l'Association pour la diffusion internationale de l'art français, l'Adiaf. 

Peu de français dans le Top 100

Pour autant Georges-Philippe Vallois n'est pas totalement satisfait. « Dans le Top 100 des artistes mondiaux, ne figurent que deux ou trois français. Cela pèse sur l'économie des galeries. Le gouvernement, les institutions ne mesurent toujours pas l'enjeu d'une scène artistique française forte, et ne la mettent pas suffisamment en valeur dans nos musées, pourtant très fréquentés par une clientèle internationale », peste le président sortant du CPGA.

Dans le collimateur en particulier, le Centre Pompidou. « Alors que ce musée dispose d'une aura incomparable pour légitimer nos artistes contemporains, il a choisi de montrer dans son antenne de Shanghai des oeuvres axées sur la première moitié du XXe siècle. Quelle image de la scène actuelle véhicule-t-il ? », déplore-t-il.

Pire de son point de vue, le Centre Pompidou mettra en regard les scènes africaine et chinoise de février à mai, à Paris. « Un continent où nous sommes présents historiquement et artistiquement depuis plus d'un siècle et où la Chine est maintenant un concurrent ! N'aurait-il pas été plus logique de faire dialoguer les scènes émergentes française et africaine ? », s'interroge Georges-Philippe Vallois. 

Ce dernier s'inquiète pour l'avenir du secteur « Est-ce ainsi que l'on prépare les futurs Centre Pompidou ? », s'interroge-t-il, alors même que « la notoriété du musée aujourd'hui résulte de l'aura qu'a eu la scène parisienne hier ». Un manque de volontarisme d'autant plus dommage à ses yeux que le Brexit offre une chance à la France, tombée à 5 ou 6 % du marché de l'art mondial, de regagner du terrain par rapport à l'Angleterre, située 10 points au dessus. 

Martine Robert

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