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Politique

Bac : le ministre Jean-Michel Blanquer modifie sa copie

Le nouveau baccalauréat promis pour 2021 débute dès ce mois-ci par les premières épreuves de contrôle continu. Le niveau de stress est tel pour les élèves comme pour les professeurs que Jean-Michel Blanquer vient d'annoncer quelques aménagements pour la rentrée 2020.

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TAUX DE RÉUSSITE DE 77,7% AU BAC, LE "CHAOS" ÉVITÉ SELON BLANQUER

Alors que les premières épreuves du nouveau bac vont bientôt commencer, le ministre a accepté de revoir sa copie pour l'année prochaine. 

Benoit Tessier

Pour les élèves de 1ère, cette année, les vacances de Noël ont été studieuses. Car le bac 2021 c’est... maintenant ! A partir du 20 janvier, démarrent les premières épreuves de contrôle continu (histoire-géo et langues vivantes en voie générale, et maths en voie technologique) qui compteront pour 30% de la note du nouveau baccalauréat voulu par le Président de la République. Le premier trimestre avait déjà réservé aux lycéens son lot de surprises : nouvelles matières, nouvelle organisation, nouveaux programmes… En ambitionnant de monter le niveau général des lycéens, le ministre de l’Education nationale a au passage monté fortement le niveau général de stress. Même au lycée Henri IV, prestigieux établissement de la capitale où sont sélectionnés les meilleurs élèves de France, la réforme ne passe pas sans heurt. « Le conseiller principal d’éducation nous a dit qu’il trouvait en 1ère le même niveau de stress qu’en classe prépa ! » témoigne une maman d’élève. Au point qu’il a décidé de mettre en place des séances de relaxation-méditation pour aider les enfants à se détendre ! A la Direction générale de l’enseignement scolaire, on le reconnait volontiers, en termes choisis : « Cette réforme a un ticket d’entrée élevé. » Jean-Michel Blanquer a d’ailleurs mis en place un « comité de suivi » chargé de faire remonter les difficultés. Il vient de leur adresser ses premières réponses, dans un courrier daté du 6 janvier. Le sujet des mathématiques en particulier avait été soulevé lors de la dernière réunion, en décembre : le niveau exigé est tel que beaucoup d’élèves sont largués. « Face au programme, très poussé, certains professeurs ont sans doute démarré un peu trop vite », dit-on rue de Grenelle. Le ministre vient donc d'accepter la mise en place de groupes de niveaux à la rentrée prochaine.

Un "ticket d'entrée" élevé

Stressant pour les élèves, le bac 2021 l’est aussi pour les enseignants. Il y a les programmes, donc, beaucoup plus pointus qu’avant. « Et pas qu’en maths », précise le ministère, qui vient d'alléger un peu l'exigence en français (moins de textes à étudier) et en anglais (plus ou moins littéraire selon les goûts). Il y a eu la tenue, avant Noël, des conseils de classe : chaotique, et pas seulement à cause des grèves des transports... Les classes étant nettement plus éclatées qu’auparavant, ils pourront être réaménagés autour des spécialités. Et pour les proviseurs, après le casse-tête des emplois du temps qui les ont occupés un bon bout d’été, les voilà donc confrontés dès ce mois de janvier au défi du contrôle continu. Les « E3C » (épreuves communes de contrôle continu) et leur lot de questions. La banque nationale de sujets dans laquelle puiseront les équipes pédagogiques, monte en charge d’heure en heure, certes. Mais, si tôt dans l’année, comment s’assurer que les profs trouvent chaussure à leur pied, chaque classe évoluant à son rythme ? Ensuite, comment assurer une évaluation juste ? Une commission d’harmonisation des notes se tiendra le 13 mars pour limiter les biais liés au sujet, au correcteur et à l’établissement. Suffisant ? Et enfin, troisième défi : la numérisation, ce petit supplément de réforme qui vient encore augmenter la dose de stress. Philippe Vincent, du syndicat de proviseurs SNPDEN, s’arrache les cheveux : « On lance ce chantier en catastrophe alors que les logiciels ne sont pas du tout prêts ! » Avec des copies anonymisées et numérisées, l’idée était de simplifier la procédure, d’alléger les cartables des profs et, surtout, de faire des économies. Chaque année, les déplacements des jurys coûtent 4 à 5 millions d’euros, rien que pour le bac général ! En attendant ces petites économies, le budget 2020 prévoit surtout un surcoût : 8,5 millions d’euros pour l’achat des scanners et la « mise en œuvre des processus dématérialisés ». Le « ticket d’entrée » du bac 2021 est, en effet, décidément élevé.

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