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Face à une sélection « devenue démentielle », les écoles d’orthophonie se réforment

Ces formations, qui n’ont admis en 2019 que 3 % des candidats, vont supprimer leurs épreuves écrites, au profit d’une sélection sur dossier et oral. Mais le nombre de places reste très restreint.

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Publié le 09 janvier 2020 à 06h00, modifié le 13 janvier 2020 à 11h30

Temps de Lecture 6 min.

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Le centre d’examen de Caen avant le concours d’orthophoniste, en décembre 2017.

Un concours est une compétition en vue d’octroyer « un titre, un prix, une place aux meilleurs concurrents », selon le dictionnaire Larousse. Curieusement, la définition ne sied pas à ceux qui permettent d’entrer dans les écoles d’orthophonie, devenus des moulinettes à broyer les vocations. La réforme de l’accès à ces écoles est une urgence depuis plusieurs années : le gouvernement prévoit en 2020 une refonte du système étalée sur deux ans.

« Il y a aujourd’hui une telle distorsion entre le nombre de places et le nombre de candidats que la sélection est devenue démentielle », reconnaît Frédéric Pasquet, président des centres de formation universitaire en orthophonie. A la rentrée 2019, seulement 3 % des candidats (qui sont très majoritairement des candidates) ont obtenu une des 950 places ouvertes dans l’un des établissements disséminés dans toute la France. Sur la ligne de départ du marathon, 50 % des candidats sont titulaires d’un bac S, 30 % d’un bac L, les autres ont décroché un bac ES ou sciences et techniques médico-sociales.

« Le concours ne cherche pas à sélectionner les postulants les plus compétents, mais à éliminer du monde ». Gaëlle Lancelle-Chollier, vice-présidente de la Fédération nationale des orthophonistes

Dans le système actuel, le concours « ne cherche pas à sélectionner les postulants les plus compétents, mais à éliminer du monde », regrette Gaëlle Lancelle-Chollier, vice-présidente de la Fédération nationale des orthophonistes (FNO) chargée de l’accès à la vie professionnelle.

La première vraie sélection est la capacité à financer une année, voire deux, de classes préparatoires à ces concours, dont le coût annuel varie de 3 000 à 5 000 euros l’année. « Un sacré budget », commente Elise Nuret, étudiante et présidente de l’Association parisienne des étudiants en orthophonie (APEO). Après avoir déboursé cette coquette somme, les candidats et leurs familles n’ont pas fini de mettre la main à la poche. En effet, chaque école organise son propre concours et réclame « 80 euros d’inscription, auxquels s’ajoutent les transports, l’hébergement », témoigne Elise Nuret. Un gouffre pour les uns et, à l’inverse, « des rentrées d’argent pour les centres de formation », souligne Gaëlle Lancelle-Chollier.

Un système complexe

Et pour compliquer la logistique des candidats, aucune coordination n’est réalisée entre les établissements. « Un premier examen peut avoir lieu le mercredi à Lille, un deuxième le jeudi à Bordeaux, un troisième le vendredi à Poitiers », poursuit Elise Nuret. Aux étudiants de s’organiser, « mais nous sommes démunis, et rien n’est fait pour nous aider à passer cet examen », déplore Coline Segard, 20 ans, étudiante en BTS commerce international après deux années de classe préparatoire et trente échecs au concours.

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