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Les PME risquent de baisser leurs budgets formation

Avec la réforme, les PME de 50 à 300 salariés ne récupèrent plus leurs contributions aux opérateurs de compétences (Opco) pour financer la formation de leurs salariés. Une manne en moins, qui devrait les amener à couper dans leurs budgets de formation.

Les PME de moins de 50 salariés est le segment de salariés qui accède le moins à la formation professionnelle.
Les PME de moins de 50 salariés est le segment de salariés qui accède le moins à la formation professionnelle. (Getty Images)

Par Hubert Vialatte

Publié le 8 janv. 2020 à 07:35Mis à jour le 8 janv. 2020 à 09:25

La réforme pourrait entraîner une baisse des budgets formation, mais a le mérite de pousser les acteurs à davantage d'inventivité. « Il y a risque de désinvestissement en matière de formation des entreprises employant entre 50 et 300 salariés », plaide Claire Pascal, directrice générale de Comundi. La réforme du gouvernement prévoit, pour cette tranche, la fin de l'abondement par les opérateurs de compétences (Opco). Les contributions versées par ces entreprises sont fléchées vers d'autres domaines, comme l'alternance ou la formation des demandeurs d'emploi.

Une manne en moins pour le financement de la formation des salariés de ces PME. « Pour l'instant, on supprime quelque chose, mais il n'y a pas de mécanisme de remplacement. Le sujet n'est pas anodin : un tiers des salariés est concerné », observe Olivier Poncelet, délégué général de la Fédération de la formation professionnelle (FFP).

Une évolution du compte personnel de formation (CPF), permettant un cofinancement entre les entreprises et les salariés, doit aboutir d'ici à l'été. La FFP préconise des mécanismes de valorisation des entreprises exemplaires pour impulser « un changement de culture et un effet d'entraînement collectif ». Autre évolution, toute récente : l'Autorité des normes comptables (ANC) vient de prendre position sur le projet d'amortissement des dépenses de formation professionnelle, poussé par le ministère du Travail. En clair, les entreprises auraient intérêt, dans ce cadre, à dépenser plus pour la formation de leurs salariés, la dépense étant considérée (sous condition) comme un investissement, inscrite à l'actif du bilan et donc amortissable.

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Les PME de moins de 50 salariés continuent, elles, à bénéficier des fonds des opérateurs de compétences. Mais elles restent, pour les entreprises de formation, un marché à conquérir. A ce jour, c'est le segment de salariés qui accède le moins à la formation professionnelle : « Ces entreprises sont à flux tendus et ont du mal à libérer leur personnel, observe Olivier Poncelet. Pour orienter davantage les fonds de la formation professionnelle vers cette cible, les organismes devront multiplier les démarches directes, et les Opco évoluer vers le conseil. »

Davantage d'inventivité

De leur côté, les directions des ressources humaines des PME vont chercher de plus en plus une ligne de crête, « pour dépenser moins, tout en développant une politique de montée en gamme des compétences. Cela induit plus d'inventivité de la part des entreprises de formation ». Par exemple, en proposant des formations en situation de travail (reconnues depuis 2018), directement dans les entreprises. Ce type de prestation pourrait s'accompagner « d'évaluation, de conseil et du suivi de parcours pédagogique du salarié ». Une nouvelle ère qui s'ouvre.

Hubert Vialatte (Correspondant à Montpellier)

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