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Classes virtuelles, sessions courtes, autoapprentissage : les nouvelles tendances de la formation

Les entreprises de formation doivent s'adapter à des demandes de plus en plus courtes et ciblées de la part des clients. La numérisation des offres et un changement de posture des formateurs font partie des réponses des prestataires.

La fédération des organismes de formation mène en ce moment un tour de France de ses adhérents pour les accompagner dans la mutation numérique.
La fédération des organismes de formation mène en ce moment un tour de France de ses adhérents pour les accompagner dans la mutation numérique. (Getty Images)

Par Hubert Vialatte

Publié le 8 janv. 2020 à 07:29

Le secteur de la formation professionnelle s'apprête à encaisser la réforme du gouvernement mais il digère en réalité déjà une évolution de fonds de ses métiers. « Il y a encore quelques années, nous avions des salariés en formation pendant 200 heures, sur des formations de dix-huit mois, décrypte Alain Kruger, directeur des MBA ESG (Paris). Cette logique change complètement. De plus en plus, on tend vers un travail chirurgical, avec moins de salariés concernés et des volumes horaires en baisse, pour l'acquisition d'un bloc de compétences, et non pas d'un titre. »

Autre révolution, l'accélération de la numérisation. « Réalité virtuelle ou immersive, mobile learning, intelligence artificielle adaptant le parcours de formation à la personne… les entreprises de formation sont appelées à se transformer », indique Olivier Poncelet, délégué général de la FFP.

La Fédération mène en ce moment un tour de France de ses adhérents pour les accompagner dans cette mutation. « Il faut aussi former les professionnels à cette numérisation, ajoute Michel Clézio, président du Synofdes. La révolution digitale n'est pas que technologique. Elle impose une autre posture du formateur : le salarié est de plus en plus auto-apprenant, ce qui déporte le professionnel vers d'autres fonctions, d'accompagnement, de vérification ou encore de consolidation. »

Investissements

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Pour les entreprises de formation, les investissements consentis sont conséquents. Basée à Bordeaux, l'Insup (200 salariés) aura dépensé cette année 420.000 euros, entre refonte de l'infrastructure serveur, renouvellement du parc informatique, mise en conformité du réseau et déploiement des réseaux wi-fi. Les 13 sites sont désormais interconnectés.

La société Retravailler, qui compte 300 salariés, spécialisée dans l'orientation professionnelle, les formations qualifiantes (comptabilité, gestion, commerce, sécurité, nettoyage…) et les services aux entreprises, investit depuis 2015 entre 300.000 et 400.000 euros par an dans la transition numérique et l'innovation pédagogique. « Pour répondre aux critères de qualité et continuer à avoir les certifications », justifie son directeur, Pascal Hubert. Une plate-forme à distance a été mise en service, « ce qui convient à des personnes basées dans des zones rurales, confrontées à des difficultés de mobilité, et qui permet d'individualiser des formations ». L'alimentation de la plate-forme mobilise quatre salariés : scénarisation de contenus, contenus ludiques, mises en situation, jeux…

Classes virtuelles

Il s'agit aussi de s'adapter à une demande de plus en plus mouvante. « Nous avons plus de mal à monter des groupes de taille suffisante pour pouvoir rentabiliser l'activité. Les demandeurs d'emploi qui veulent faire au même moment la même formation se font rares.» En réponse, Retravailler multiplie les propositions multisites, a créé depuis un an des classes virtuelles , et bouscule le modèle classique des lieux. « Des espaces salons et des tables hautes viennent s'ajouter aux espaces traditionnels, complète le dirigeant. Cette commande de Pôle emploi a un impact positif sur la dynamique de groupe. » Quant au coût des obligations qualité, il est certes « considérable, environ 200.000 euros par an pour notre structure », mais met un terme à des pratiques de « copinage » préjudiciables. « Les organismes peu qualitatifs, ayant leurs entrées auprès de telle ou telle région, se faisaient auparavant financer. C'est désormais impossible. En ce sens, la réforme est très bonne. »

Hubert Vialatte (Correspondant à Montpellier)

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