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Crise de l’hôpital public : 1 200 médecins hospitaliers démissionnent de leur fonction d’encadrement

Selon eux, il manque 600 millions d’euros aux 200 millions supplémentaires débloqués pour 2020 par le gouvernement en faveur de l’hôpital public.

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Publié le 14 janvier 2020 à 02h41, modifié le 14 janvier 2020 à 15h24

Temps de Lecture 3 min.

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Le geste, sans précédent, témoigne de l’ampleur de la crise traversée par l’hôpital public. Près de 1 200 médecins hospitaliers, dont 600 chefs de service et 470 responsables d’unités, vont officiellement annoncer, mardi 14 janvier, lors d’une conférence de presse, leur démission de leurs fonctions d’administration, de gestion et de représentation, en l’absence de négociation avec le gouvernement sur les moyens de l’hôpital public.

Dans certains établissements, le mouvement est massif : à Marseille, par exemple, une cinquantaine de chefs de service participent à l’opération. Ils sont dix-neuf à Limoges, quinze à Nantes…

Dans une lettre adressée à la ministre de la santé, Agnès Buzyn, et publiée par Libération, les médecins démissionnaires font part de leur « profonde déception face à l’insuffisance du plan d’urgence » annoncé le 20 novembre 2019. Selon leurs calculs, il manque 600 millions d’euros aux 200 millions supplémentaires débloqués pour 2020 par le gouvernement en faveur de l’hôpital public. « C’est trop peu, trop partiel, trop étalé dans le temps », jugent-ils.

« Nous sommes conscients qu’on ne corrige pas les insuffisances ou les erreurs du passé en deux ans, mais il y a urgence. La dégradation des conditions de travail des professionnels est telle qu’elle remet en cause la qualité des soins et menace la sécurité des patients. »

Geste politique

Cette action collective intervient après une longue mobilisation des personnels paramédicaux des services d’urgences et deux manifestations nationales des personnels hospitaliers. « C’est un geste politique qui dit, que nous, médecins, on ne peut pas continuer comme ça », explique André Grimaldi, du Collectif interhôpitaux, à l’initiative de l’action. « C’est l’ultime bataille, l’une des dernières cartouches de l’hôpital public », souligne le médecin, en rappelant la demande du collectif d’une revalorisation « significative » des salaires, d’une révision « profonde » du mode de financement, et de l’embauche de personnels supplémentaires.

Au-delà du symbole, dans la mesure où les soins aux patients seront toujours assurés, quel sera l’impact de cette action sur le fonctionnement de l’hôpital ?

« Ces démissions peuvent en partie gripper la machine, estime un praticien hospitalier. Si un chef de service démissionne, il n’assume plus la responsabilité médicale de son unité ; juridiquement, elle se retrouve dissoute dans l’ensemble des praticiens du service. Il ne gère plus non plus les plaintes, les plannings et tableaux de service des praticiens, et l’administration n’a plus d’interlocuteur pour le service en question. Il ne le représente plus dans les instances de l’hôpital. Plus aucun projet ne peut être porté efficacement. »

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