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Les classes prépa n’ont plus le monopole du prestige post-baccalauréat

La filière peine à recruter face à l’émergence de cursus post-bac renommés au sein des grandes écoles, et à l’attrait des établissements étrangers.

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Publié le 15 janvier 2020 à 01h50, modifié le 16 janvier 2020 à 20h44

Temps de Lecture 6 min.

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Enfant, Nicolas Lesimple entendait déjà son entourage parler de « la prépa ». La voie royale vers les grandes écoles. L’excellence à la française. L’occasion de se mesurer à un niveau d’exigence qui ne serait jamais plus imposé par la suite. « Le parcours naturel pour un bon élève », résume-t-il.

Mais, après de longues hésitations, il choisit de déroger à la règle. « J’ai renoncé au prestige français en préférant une admission directe à l’Ecole polytechnique de Lausanne [EPFL]. » L’établissement suisse, qui recrute parmi les meilleurs bacheliers scientifiques (mention très bien exigée), accueille cette année 41 % de Français dans ses bachelors, soit 725 étudiants. « Un nombre en hausse constante », détaille Daniel Chuard, délégué à la formation.

L’EPFL, McGill à Montréal ou encore la Bocconi à Milan… Beaucoup d’élèves français qui s’expatrient après leur baccalauréat le font pour « éviter la prépa » – ces formations de deux ans situées dans des lycées où l’on prépare des concours de manière intense. Un modèle jugé « dépassé » et hors du circuit du « rayonnement international », selon Nicolas Lesimple. « Pour certains, la question n’est plus de choisir entre une prépa à Louis-le-Grand ou au lycée du Parc, mais entre une prépa et l’EPFL ou le King’s College à Londres, résume Mickaël Prost, président de l’Union des professeurs de prépas scientifiques (UPS). Cette intensification de la compétition internationale est un changement de paradigme auquel les prépas doivent répondre pour limiter la fuite des cerveaux. »

Places vacantes

La concurrence est tout aussi rude sur le sol national, où les instituts d’études politiques (IEP) et les universités comme Paris-Dauphine attirent chaque année davantage un public de très bons élèves. D’autant que, dans Parcoursup, l’intégration progressive de l’ensemble des formations sélectives postbac offre aux alternatives à la prépa un niveau de visibilité jamais atteint. « Parcoursup intensifie la logique de concurrence pour les bons étudiants, note Patrick Fournié, proviseur du lycée Janson-de-Sailly, à Paris, dont les prépas ne sont remplies qu’à 86 % cette année. Des places sont restées vacantes jusqu’au 12 ou 13 septembre 2019, et il y a eu un peu de mouvement sur nos listes. Deux ou trois départs et arrivées, ce qui n’est pas négligeable. »

En 2018, malgré une forte croissance du nombre de bacheliers du fait du boom démographique, les effectifs des nouveaux entrants en classe préparatoire aux grandes écoles (CPGE) ont baissé de 1,3 % (– 3,8 % pour la filière économique, – 3,4 % pour la filière littéraire et + 0,2 % pour la filière scientifique). Un an plus tard, les premières données fournies par le ministère de l’enseignement supérieur font état d’une stagnation des trois filières, à + 0,7 %. Fait notable également, la composition sociale de ces classes a évolué, la proportion d’enfants d’ouvriers passant de 5,6 % à 7,3 % entre 2007 et 2017, tandis que celle des enfants de cadres a décru, de 53 % à 51,4 %.

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