Ne dites plus « université de Cergy-Pontoise », dites « CY Campus » et prononcez-le bien « see why ». Depuis le 1er janvier, le troisième pôle universitaire d’Ile-de-France a changé de nom, dans une démarche qui mêle étroitement refondation universitaire et régénération de cette ville du Val-d’Oise. « Nous faisons converger l’ambition académique et l’ambition urbaine : cela nous permet de réparer et transformer la ville, de la concentrer et de la densifier, d’en changer le fonctionnement », résume Dominique Lefebvre, le président (PS) de la communauté d’agglomération de Cergy-Pontoise.
D’un côté, un ensemble universitaire décidé à renforcer l’intégration d’une quinzaine d’établissements publics et privés autour de cinq pôles (« CY Tech », « CY Education », etc.) et à se doter d’un campus international, pour renforcer sa visibilité à l’étranger et son attractivité. Fort de 24 000 étudiants, le nouvel ensemble universitaire associe étroitement l’Ecole supérieure des sciences économiques et commerciales (Essec) et ses 5 000 élèves. L’université enregistre une forte croissance, qui devrait voir le CY Campus accueillir 40 000 étudiants à l’horizon 2030.
« La ville est restée inachevée. L’établissement public d’aménagement a laissé pas mal de trous, surtout des parkings »
De l’autre, une ville nouvelle héritée de l’urbanisme des années 1970, avec son centre urbain posé sur plusieurs niveaux de dalle, ses architectures à la géométrie massive, ses cheminements labyrinthiques, son centre commercial déclinant, ses quartiers distendus, ses boulevards autoroutiers. L’agglomération de 200 000 habitants manque d’un véritable centre, dynamique et attractif. « La ville est restée inachevée. L’établissement public d’aménagement a laissé pas mal de trous, surtout des parkings, observe M. Lefebvre. Il est inutile d’essayer de les combler un par un sans vision d’ensemble. »
Cette vision, ce sera le campus, mis au service du développement du cœur de l’agglomération, sur la base des schémas directeurs établis par les urbanistes Christian Devillers pour le campus et François Leclercq pour le centre-ville. « Le campus peut être un révélateur des qualités du territoire, qui existent mais ne se voient pas : la nature, le port sur l’Oise… Les habitants, les commerçants sont au centre d’un campus, mais ils ne le savent pas. Et le projet universitaire va amener des infrastructures supplémentaires pour la vie associative et les habitants », liste François Germinet, le président de l’université.
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