Education

Mal orientés, les jeunes retardent leur insertion professionnelle

Ils ont entre 20 et 35 ans. Indécis sur le métier qu'ils voudraient faire, ils boudent momentanément le monde du travail. 
Marie-Armelle Christien
Publié le 15/01/2020 à 00h00, mis à jour le 16/01/2020 à 15h11 • Lecture 7 min.
BrianAJackson/ iStock

BrianAJackson/ iStock • BRIANAJACKSON/ ISTOCK

Après le lycée, tu te dis : "Je verrai plus tard", mais à 22 ans, tu n'as toujours pas vu... », reconnaît Pierre-Marie. Bon élève au lycée, il a intégré l'école de commerce ESCP Business School après une classe préparatoire, certain à l'époque que, avec cette formation, il aurait plus de possibilités professionnelles. Il juge aujourd'hui avoir été dépossédé de son orientation : « Mon rêve était d'être historien, mais j'ai suivi un cursus professionnalisant plutôt qu'un cursus "plaisir" ». Il prépare aujourd'hui le concours pour entrer au Quai d'Orsay. Même scénario pour Klervie (le prénom a été changé), 25 ans : école d'orthophonie, licence de psychologie, master de neuropsychologie, puis retour à la case départ pour entreprendre des études de médecine. « On m'a demandé trop tôt de faire un choix. À 15 ans, on n'est pas prêt. »

Quelque 49 % des 18-30 ans ont choisi leur métier seulement un an, ou moins, avant de l'exercer (enquête Opinion Way pour My Job Glasses, mars 2017). Et 66 % des jeunes estiment que la formation scolaire les a mal préparés à la réalité de la vie active et à la recherche du premier emploi. Faute d'une bonne orientation, certains empruntent des chemins de traverse, tel le service civique, plébiscité par des jeunes en moyenne âgés de 21 ans, niveau bac ou équivalent pour 43 % d'entre eux et bac +2 ou plus pour 35 %. « Il sert parfois de boussole à des jeunes un peu perdus, confirme Béatrice Angrand, présidente de l'Agence du service civique. Il leur donne surtout une occasion extrêmement concrète de se frotter au terrain. » L'occasion d'infirmer ou de confirmer sa voie, en 6 ou 12 mois.

Une image négative de l'entreprise

Par ailleurs, le monde professionnel ne fait plus rêver, ce qui explique le manque de motivation pour s'y insérer. « Ces jeunes ont observé que leurs parents ont été mis au ban, alors qu'ils s'étaient investis dans leur

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Article paru dans :

Deux papes une Église ?

Edition du 16 janvier 2020 (N°3881)

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