S’apprête-t-on à revivre, après le coup d’envoi, lundi 20 janvier, des épreuves communes de contrôle continu du nouveau baccalauréat, une crise du même ordre que celle qui avait émaillé la session de juin 2019 et vu des enseignants retenir notes et copies ? « Dans la grande majorité des établissements, les choses se présentent très bien », tempère d’emblée le ministère de l’éducation.
Il n’empêche : alors que pleuvent dans les lycées les motions et les pétitions, que s’y succèdent les assemblées générales et réunions, les premiers concernés – les lycéens de 1re appelés à composer, ces prochains jours, sur les épreuves de langues, d’histoire-géographie et de mathématiques dans la voie technologique – disent voir la « pression monter ». Et refuser d’y céder.
« Ce n’est pas simple d’aborder la dernière ligne droite en entendant parler de grève ou de boycott, reconnaît Hannah, lycéenne à Toulouse. Alors je révise, je révise… C’est le meilleur rempart contre l’angoisse ! » Agathe, élève en Seine-Saint-Denis, raconte ne plus « ouvrir un journal », ne plus « allumer la télé », ne pas « écouter les rumeurs au lycée ». « Si je commence à me dire qu’il va y avoir des blocages, je n’arriverai pas à prendre l’échéance au sérieux », explique-t-elle.
« Je m’y mets ce week-end »
Fred, scolarisé à Marseille, espère encore une « issue heureuse ». « Je n’ai pas commencé à réviser, confie-t-il, mais je m’y mets ce week-end. » « Je l’ai promis à mes profs. Même s’ils sont mobilisés, ils font tout pour qu’on soit prêts », tient à souligner l’adolescent. « Et puis, il y a peut-être encore une chance que les épreuves soient annulées ! », glisse-t-il avec humour.
C’est ce que n’a cessé de réclamer le SNES-FSU, fer de lance de la contestation contre la réforme du lycée et du baccalauréat, rejoint dans cette demande par une douzaine d’autres syndicats – dont les enseignants réformistes de l’UNSA et de la CFDT. Dans leurs rangs, on se risque à quelques pronostics, tout en usant du conditionnel : quelque 200 lycées publics se réclamant, ou non, d’une attache syndicale, seraient prêts à s’opposer à l’organisation des épreuves communes de contrôle continu, les E3C dans le jargon de l’éducation nationale, qui débutent lundi et s’étaleront sur un mois et demi.
Dans les salles des profs, il se dit que « 1 lycée sur 10 » serait prêt à débrayer. Des estimations qui n’ont pas été confirmées par le ministère de l’éducation, mais qui semblent « plausibles » aux proviseurs du SNPDEN-UNSA.
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