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Projet de réforme : la recherche sans développement

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«CDI de chantier», recrutements en baisse, mise en concurrence, le projet de réforme censé contribuer au rayonnement international du secteur inquiète les scientifiques.
par Simon Blin et Olivier Monod
publié le 19 janvier 2020 à 18h11

C’est une loi qui fait parler d’elle avant même sa présentation officielle. La loi de programmation pluriannuelle de la recherche (LPPR) doit cadrer le paysage scientifique français pour les années à venir. Annoncées en février 2019 pour une présentation en février 2020 en Conseil des ministres et une mise en application en 2021, certaines pistes de réflexion font d’ores et déjà polémique.

Une mesure est particulièrement pointée du doigt : la création de «CDI de chantier», des contrats de mission scientifique qui s'interrompent à la fin d'un projet de recherche. L'idée, reprise par Emmanuel Macron dans un discours aux 80 ans du CNRS le 26 novembre 2019, fait clairement planer la menace de la fin du chercheur statutaire. «Comme avec la SNCF, on s'attaque au statut de fonctionnaire, explique le sociologue et chargé de recherche au CNRS Pascal Marichalar. On cherche à imposer le modèle de l'entreprise privée à l'enseignement supérieur et la recherche, avec toujours cette idée que la concurrence serait nécessairement bénéfique pour la recherche.»

Le projet de réforme est censé contribuer au rayonnement international du secteur. Une volonté de s'aligner sur des standards internationaux qui passe mal au sein de la communauté scientifique. «La France attire, martèle Olivier Berné, chercheur au CNRS. Elle séduit grâce à la liberté académique conférée par notre statut. Celui-ci est considéré comme une chance par bien des collègues étrangers. Il existe un

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