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Le gouvernement annonce une forte revalorisation du salaire des jeunes chercheurs

La ministre de l'Enseignement supérieur, Frédérique Vidal, a mis sur la table, mardi soir, 118 millions d'euros pour revaloriser le monde de l'enseignement supérieur et de la recherche dès 2021. La priorité ira aux jeunes chercheurs. C'est la première marche d'une revalorisation.

Frédérique Vidal, ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche.
Frédérique Vidal, ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche. (Ludovic MARIN/AFP)

Par Marie-Christine Corbier

Publié le 22 janv. 2020 à 08:50Mis à jour le 22 janv. 2020 à 18:25

Après l'Education nationale , c'est au tour de l'enseignement supérieur et de la recherche. La ministre de l'Enseignement supérieur, Frédérique Vidal, a promis « une revalorisation d'ensemble » lors de ses voeux aux universitaires et aux chercheurs, mardi soir. Dès 2021, 118 millions d'euros au total y seront consacrés.

Pour le gouvernement, c'est la première marche de la future loi de programmation pluriannuelle de la recherche (LPPR) qui sera essentiellement une loi budgétaire. Emmanuel Macron et Edouard Philippe s'étaient engagés à investir dans la recherche. Les nouveaux financements apportés par cette loi pourraient, d'après nos informations, représenter 10 milliards sur sept à dix ans, avec des augmentations de salaires ou de primes pour les personnels, et aussi des financements extrabudgétaires (ANR et PIA) pour les travaux de recherche.

« Au moins 2 SMIC, contre 1,3 à 1,4 SMIC aujourd'hui »

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En termes de revalorisation, la priorité gouvernementale va aux jeunes chercheurs et enseignants chercheurs. En 2021, « tout chargé de recherche et tout maître de conférences sera recruté à hauteur d'au moins 2 SMIC, contre 1,3 à 1,4 SMIC aujourd'hui », a annoncé Frédérique Vidal, soit un effort budgétaire de 26 millions d'euros pour ceux qui entrent dans une carrière d'enseignant chercheur ou de chercheur comme fonctionnaire titulaire. Cela représente, selon la ministre, un gain de 2.600 à 2.800 euros brut sur un an pour les nouveaux maîtres de conférences qui seront recrutés l'an prochain. 

La situation actuelle d'entrée dans les carrières n'est « pas satisfaisante », a justifié Frédérique Vidal. « Il nous faut regarder notre système bien en face pour en admettre les limites, a-t-elle ajouté. Embrasser une carrière scientifique est parfois devenu synonyme de plus de renoncements que d'opportunités, parce que les recrutements se font tard, parfois après de longues années d'études et de précarité, pour un salaire parfois inférieur à celui d'autres agents publics, recrutés bien plus tôt et à des niveaux de qualification parfois tout autres. »

« On est très satisfaits des premières annonces, même si on aurait aimé avoir plus, commente Franck Loureiro, du Sgen-CFDT. Mais il faut maintenant travailler sur la mise en oeuvre et sur la manière d'arriver à ces 2 SMIC, d'autant que tous les jeunes chercheurs n'ont pas la même ancienneté. » 

Attractivité

Pour éviter qu'un jeune chercheur fraîchement recruté - et ayant, donc, bénéficié d'une revalorisation - ne gagne davantage que son collègue entré dans le métier avant ces augmentations, une enveloppe de 92 millions d'euros sera consacrée à une revalorisation indemnitaire des autres personnels du monde de la recherche. « C'est une revalorisation d'ensemble qui va s'engager avec la LPPR, qui va nous permettre d'apporter des réponses durables à la question de l'attractivité des métiers et des carrières de la recherche comme de l'enseignement supérieur », a assuré Frédérique Vidal. La ministre a commencé les discussions ce mercredi avec les syndicats, pour évoquer la répartition des primes. Elles doivent concerner toutes les catégories de personnels, et pas seulement les chercheurs et enseignants-chercheurs. 

« Quelques annonces de Frédérique Vidal ne suffiront pas, a réagi le SNESUP-FSU sur Twitter. Le syndicat réclame « une loi ambitieuse et pas seulement un saupoudrage de mesures » et insiste sur « l'emploi scientifique statutaire ». Les 92 millions de primes supplémentaires destinés aux universités et aux organismes de recherche sont néanmoins au volume actuel de primes de 225 millions d'euros, pour une communauté qui compte environ 150.000 personnes. 

9 millions supplémentaires pour les nouvelles études de santé

La ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche a annoncé mardi 9 millions d'euros supplémentaires pour financer la réforme des études de santé, alors que la Conférence des doyens de médecine avait jugé insuffisants les moyens des universités pour créer les nouvelles licences accès santé. Ces sommes proviennent du Fonds pour la transformation de l'action publique et seront versées sous la forme d'un appel à projets, a indiqué la ministre.

Marie-Christine Corbier 

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