Le mot est partout : il faut « professionnaliser » la formation des futurs enseignants, jugée insuffisante et inadaptée par près de la moitié des professeurs, selon la première enquête officielle sur le climat scolaire qu’a publiée début janvier le ministère de l’éducation nationale. Une réforme – encore en discussion – prévoit d’homogénéiser le contenu des masters « métiers de l’enseignement, de l’éducation et de la formation » (MEEF) délivrés par les 32 instituts nationaux supérieurs du professorat et de l’éducation (Inspé). De premières modifications pourront être apportées en M1 dès septembre 2020, la réforme complète des deux années de master n’intervenant qu’en 2021.
Tous les étudiants admis dans ces masters bénéficieront de 800 heures de formation, étalée sur deux ans. Une priorité est affichée envers les « savoirs fondamentaux » (« lire, écrire, compter, respecter autrui et transmettre les valeurs républicaines »), qui représenteront au moins 55 % des enseignements en master MEEF pour le premier degré, et au moins 45 % pour le second degré, auxquels s’ajoutera l’apprentissage de l’enseignement, de la gestion de classe ainsi que de la recherche.
« Avoir une bonne connaissance de sa discipline ne suffit pas à bien la transmettre », souligne Brigitte Marin, présidente du réseau des Inspé
La réforme prévoit aussi de déplacer d’un an les concours de recrutement des professeurs des écoles et professeurs de collège et lycée, en fin de deuxième année de master. La première session aura donc lieu au printemps 2022 (2021 étant une année transitoire, les étudiants en master 1 auront la possibilité de participer à deux sessions : le concours ancien régime et, s’ils échouent, le nouveau concours en 2022, en fin de master 2. Les lauréats de la session 2021 constitueront l’ultime cohorte de fonctionnaires stagiaires). L’année de master 2 concentrera donc l’ensemble des épreuves pour les étudiants : le concours, le stage en tiers-temps de service, la validation du master et du mémoire.
Les épreuves des concours tiendront en deux écrits d’admissibilité et deux oraux d’admission, évaluant la maîtrise disciplinaire du candidat et ses capacités à monter une séquence pédagogique. « Avoir une bonne connaissance de sa discipline ne suffit pas à bien la transmettre, souligne Brigitte Marin, présidente du réseau des Inspé. En accord avec le nouveau référentiel de formation de l’enseignant du XXIe siècle, la formation en master MEEF s’appuie sur des savoirs, des savoir-faire et des savoir-être. »
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