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Conseiller d’orientation, un métier devenu aujourd’hui « impossible » à exercer

A l’heure de l’ouverture de Parcoursup, le docteur en science politique Paul Lehner analyse le déficit de légitimité auquel font face les psychologues de l’éducation nationale depuis la création de leur fonction.

Propos recueillis par 

Publié le 28 janvier 2020 à 06h00, modifié le 28 janvier 2020 à 12h09

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Brochures d’orientation post-bac.

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« Incompétents », « incapables », « ne servent à rien » : « le groupe professionnel des conseillers d’orientation pâtit de représentations largement dépréciatives. Elles se nourrissent du fait que l’idée que l’on se fait de leur activité n’est pas très nette. » C’est ce qu’explique Paul Lehner, docteur en science politique et enseignant-chercheur contractuel en sciences de l’éducation à l’université de Cergy-Pontoise, en introduction de son dernier ouvrage, Les conseillers d’orientation, un métier impossible (PUF, 260 pages, 25 euros). Entre promotion, dénigrement et instrumentalisation de leurs compétences, il retrace l’histoire mouvementée du corps des conseillers d’orientation, devenus « psychologues de l’éducation nationale » en 2017, au regard du déficit de légitimité que ces professionnels ont souvent aux yeux de l’opinion, et à leurs propres yeux.

Comment expliquer que les conseillers d’orientation fassent l’objet de critiques récurrentes en France ?

Les conseillers d’orientation endossent malgré eux les enjeux et les limites du fonctionnement de l’école. Quand on leur donne la parole, les élèves ne les critiquent pas spécifiquement, mais critiquent le moment de l’orientation qu’ils incarnent, l’inadéquation entre l’école et l’emploi, ou encore le processus visant à orienter massivement les élèves de classe populaire vers les filières professionnelles ou technologiques, et ainsi rétrécir leur horizon professionnel.

Lire aussi Article réservé à nos abonnés « Le blues des conseillers d’orientation »

Mais si les conseillers d’orientation sont devenus les boucs émissaires du système d’orientation à la française, c’est peut-être surtout parce qu’ils n’ont jamais réussi à occuper une place stable dans l’école. Leur métier, leur identité et leur rôle n’ont eu de cesse de changer au cours du temps. Selon les priorités politiques du moment, leur approche psychologique de l’orientation a tour à tour été promue, dénigrée et instrumentalisée, alimentant un déficit de légitimité aux yeux de la population, et à leurs propres yeux.

Comment ces différentes identités se sont-elles succédé ?

En 1928, l’Institut national de l’orientation professionnelle est créé et forme les conseillers d’orientation à la psychologie expérimentale. S’ils briguent déjà le terrain de la sélection scolaire, les conseillers d’orientation n’interviennent alors qu’auprès des élèves de l’enseignement technique, auxquels ils font passer des tests psychométriques pour juger s’ils sont aptes aux différents métiers que nécessite l’industrie.

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