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La nouvelle université Gustave Eiffel entend devenir la référence sur les métiers de la ville

L’interdisciplinarité est le maître-mot qui a guidé cette super fusion entre 6 écoles et universités de l’Est parisien. L’ensemble réunit 17.000 étudiants autour sur le thème de la ville de demain.

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80% des effectifs de la nouvelle université se trouvent sur le campus Descartes de l'UPEM à Champs-sur-Marne. (Université Gustave Eiffel)

Par Florent Vairet

Publié le 28 janv. 2020 à 15:55Mis à jour le 29 janv. 2020 à 11:56

La course au regroupement d’universités françaises se poursuit. Après Paris Sciences et Lettres (PSL) et bien sûr Paris Saclay, c’est au tour de l’Université Gustave Eiffel (UGE) de voir le jour. Officiellement créée ce 1er janvier, elle rassemble sous le nom du célèbre ingénieur français six établissements, à savoir l’Université Paris-Est Marne-la-Vallée (UPEM), l’Institut français des sciences et technologies des transports, de l'aménagement et des réseaux (Ifsttar), l’École d’architecture de la ville et des territoires Paris-Est (Eav&t), l’Ecole des ingénieurs de la Ville de Paris (EIVP), l’École nationale des sciences géographiques (ENSG Géomatique) et l’École de l’innovation technologique (Esiee Paris).

Objectif : réunir toutes les compétences nécessaires à l’élaboration de la ville de demain. Une première française dans ce domaine. “On nous disait que c’était impossible, mais nous l’avons fait”, martèle Hélène Jacquot Guimbal, la présidente par intérim de la nouvelle université, en attendant les nominations qui auront lieu au début de l’été. “Cela fait vingt ans que ces établissements collaborent, et trois ans que nous travaillons dur sur cette fusion”, ajoute celle qui s’est appuyée sur l’exemple de l’Université Wageningen aux Pays-Bas, qui a rassemblé plusieurs écoles pour devenir l’une des meilleures universités du monde sur l’agriculture.

Gagner en visibilité sur la scène internationale

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Gustave Eiffel veut former aux métiers qui bâtiront la ville du XXIe siècle, “économe en ressources, sûre, résiliente et intelligente”, selon les mots de la présidente. Concrètement, on retrouve des étudiants architectes, urbanistes et ingénieurs, mais aussi géographes, des historiens, sociologues et même mathématiciens.

Les écoles et les universités impliquées dans la fusion n’ont pas vocation à disparaître. Chacune gardera son autonomie, “mais pas son indépendance”, précise Hélène Jacquot Guimbal. Et d’ajouter : “L’objectif de la fusion est de décupler les projets communs et les échanges de professeurs entre les établissements.”

Ce rassemblement répond aussi à un enjeu stratégique : sortir du lot dans la compétition et tenter de se faire une place dans les classements mondiaux. L’UGE devrait réunir un quart de la recherche sur la ville un moyen pour cette néo université d’accroître sa visibilité à l’international et d'assurer sa position dans le monde de la recherche.

Un Parlement étudiant

Un tel rassemblement ne se fait pas sans grincement. Dans telle ou telle école, certains craignent la perte de la spécificité de leur master. L’Ecole des Ponts et des Chaussées, déjà très imbriquée dans la collaboration avec l’UPEM a pour l’instant refusé d’entrer dans Gustave Eiffel. “Si un jour cette école veut nous rejoindre, ça sera volontier”, fait savoir la présidente.

En ajoutant toutes celles qui participent à la fusion, Gustave Eiffel regroupe 17.000 étudiants. Un chiffre qui reste nettement inférieur aux 60.000 de Paris-Saclay : de l'art d'être étudiant au milieu des grues Paris-Saclay mais équivalent à celui de PSL. La gouvernance de l’Université Gustave Eiffel a tenu à attirer les étudiants dans le pilotage : un Parlement étudiant est créé et les élus auront des crédits à allouer, sans plus de précision pour l’instant.

Florent Vairet

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