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Réforme de la formation : entrée en scène réussie pour France compétences

Pièce maîtresse de la réforme Pénicaud, cet établissement public acte de la reprise en main par l'Etat des fonds mutualisés de la formation professionnelle. En un an, il a déroulé sa feuille de route sans couac.

Stéphane Lardy, ancien de la direction de FO et du cabinet de Muriel Pénicaud, a pris la direction générale de France compétences en janvier 2019.
Stéphane Lardy, ancien de la direction de FO et du cabinet de Muriel Pénicaud, a pris la direction générale de France compétences en janvier 2019. (Hamilton/REA)

Par Alain Ruello

Publié le 29 janv. 2020 à 06:30Mis à jour le 29 janv. 2020 à 09:52

Un peu plus d'un an après avoir vu le jour officiellement, France compétences peut se targuer d'avoir « fait le job ». Créé par la loi « Pour la liberté de choisir son avenir professionnel » de septembre 2018, cet établissement public qui alloue près de 9 milliards de fonds mutualisés de formation professionnelle, a posé toutes les fondations du « big bang » voulu par la ministre du Travail, Muriel Pénicaud. Présent à l'université de la formation à Biarritz qui démarre ce mercredi, Stéphane Lardy, son directeur général - un ancien de la direction de FO passé par le cabinet de la ministre du Travail - aura l'occasion d'en dresser le premier bilan.

De fait, la liste des cases cochées est longue, après douze mois de travail (précédés d'une courte phase de préconfiguration) : fusion des trois instances paritaires d'origine ; fixation des milliers de prix des diplômes d'apprentissage payés aux centres de formation d'apprentis ( les fameux « coûts contrats » ) ; sélection après appel d'offres des opérateurs régionaux chargés du Conseil en évolution professionnelle ou encore remise à plat de l'enregistrement des certifications et du label qualité des organismes formation… Le tout sans couac majeur et avec seulement 70 salariés.

Débats « arides »

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Cet état de service n'a pas fait disparaître les critiques sur la réforme mais, au moins, tous les administrateurs tirent dans le même sens. « Chacun garde ses convictions. Mais on a tous convenu que le pire serait que cela plante », reconnaît Philippe Debruyne, le représentant de la CFDT. « La structure fonctionne de façon sereine en suivant sa feuille de route », abonde David Margueritte, le représentant des conseils régionaux, qui déplore toutefois la disparition de débats de fond au profit d'échanges « techniques et arides ».

Derrière ce constat, il y a évidemment la critique de l'Etat qui décide en amont de tout ce qui est structurant. « C'est tout ce que l'on craignait : on avance malgré l'opposition des syndicats », pointe Michel Beaugas pour FO. Pas question pour autant de pratiquer la politique de la chaise vide vu les sommes en jeu.

Du sprint au marathon

Vu des Opco, qui reçoivent les fonds de l'alternance , le constat d'une certaine mise sous tutelle est aussi présent. « France compétences agit comme un super directeur financier des Opco, très sollicitant, mais on n'a pas le choix », témoigne le DG de l'un d'entre eux, sous couvert d'anonymat.

Après avoir réussi à courir le sprint de la transition, France compétences doit désormais changer de rythme pour se lancer dans un marathon, celui de la mise en oeuvre de la réforme. Avec un premier jalon majeur qui arrive à grand pas : le paiement aux CFA en mars via les Opco des centaines de milliers de contrats d'apprentissage gérés selon l'ancien système. « Notre inquiétude sera levée », pointe Roselyne Hubert, la présidente de la Fédération des directeurs de CFA, qui souligne le pointage manuel fastidieux imposé par la reprise de ce stock.

Il faudra aussi compter avec les conclusions, attendues au même moment, de la mission confiée à l'Inspection générale des affaires sociales (Igas) et des finances (IGF) sur la faisabilité financière de la réforme.

Alain Ruello 

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