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Accès à l’enseignement supérieur : « Nous devons réinventer une méritocratie républicaine ambitieuse »

A l’heure de l’ouverture de Parcoursup, Jean-François Lhuissier, ancien vice-président de l’université du Havre, défend la nécessité « d’individualiser les parcours dans l’enseignement supérieur, de varier les contenus, le rythme de la progression et les modalités de formation » afin d’« atteindre l’excellence ».

Publié le 21 janvier 2020 à 06h15, modifié le 21 janvier 2020 à 17h03 Temps de Lecture 5 min.

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Tribune. Dans quelques jours, pour la troisième fois, les futurs bacheliers vont devoir se projeter et formuler leurs vœux d’études supérieures sur Parcoursup, toujours plus nombreux. En une quarantaine d’années, le pourcentage de titulaires du baccalauréat dans une classe d’âge a été multiplié par 4, passant de 20 % à 80 %. Les jeunes accèdent maintenant en masse à l’enseignement supérieur. C’est une véritable révolution, dont nous n’avons peut-être pas encore complètement tiré toutes les leçons. Cette massification est le résultat de politiques publiques et d’une volonté de la nation, depuis les années 1980.

Il ne faut évidemment pas regretter ce qui est une véritable et importante avancée sociale mais plutôt interroger le rôle du système éducatif en tant qu’opérateur de la méritocratie républicaine.

Pour amener une telle proportion de jeunes au baccalauréat, l’éducation nationale a dû diversifier les parcours proposés au lycée, en proposant trois filières (générale, technologique et professionnelle) correspondant chacune à plusieurs séries et spécialités (plus de 100 pour la filière professionnelle). La diversité de ces formations génère un public très hétérogène, en termes de connaissances comme en termes de compétences. La réforme du baccalauréat qui se met en place va encore amplifier le phénomène. Dans ces conditions, il n’est plus raisonnable dans l’enseignement supérieur de privilégier, comme cela a longtemps été le cas, l’égalité de traitement, au détriment de la personnalisation des parcours de formation.

Mais cet enjeu met en difficulté les universités dont les formations de licence accueillent des flux considérables. En proposant un unique parcours d’études et d’évaluations à un public hétérogène, on mesure surtout l’adéquation, ou l’inadéquation, entre le parcours antérieur et la formation actuelle. Avec les « oui si », dispositif introduit par Parcoursup permettant à une formation du supérieur d’imposer à un candidat un parcours cohérent avec ses acquis, la loi relative à l’orientation et à la réussite des étudiants adoptée en mars 2018, promeut la construction de parcours adaptés à chacun. Elle répond ainsi aux difficultés des établissements en leur permettant de s’organiser pour accueillir ces publics diversifiés, et de mesurer effectivement les acquis, le travail et les compétences des étudiants.

La fin de la pyramide méritocratique

Individualiser les parcours, c’est permettre de varier les contenus, le rythme de la progression et les modalités de formation. Reconnaître la diversité des parcours, c’est donc aussi reconnaître que les études ne sont pas une course de vitesse, et que la formation initiale n’est pas la solution unique. La banalisation des allers et retours entre emploi et formation répond également aux enjeux de la diversité des publics.

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