VIDÉO. Véronique, dessinatrice industrielle, donne vie aux projets sur son écran
Chaque samedi, Ouest-France présente un métier à ses lecteurs. Pour ce 25 janvier, rencontre près d’Angers à Saint-Sylvain-d’Anjou avec Véronique Prost, dessinatrice industrielle depuis une dizaine d’années dans le Maine-et-Loire.
Un téléphone, deux écrans d’ordinateur et quelques plans soigneusement pliés façonnent le poste de Véronique Prost. Derrière elle, des croquis sont étalés. Des puits d’informations techniques, rédigées en français et en russe.
En ce moment, cette dessinatrice industrielle de 35 ans travaille à la conception d’un échangeur thermique, « un gros bébé de 150 tonnes », pour la ville de Kemerovo (en Sibérie de l’ouest).
Depuis douze ans, elle est salariée de l’entreprise Allia (entité du groupe IWF), à Saint-Sylvain-d’Anjou (Maine-et-Loire), qui conçoit, fabrique et installe des appareils à pression industriels.
Des pièces de chaudronnerie commandées par des clients internationaux et mises en place dans de nombreux secteurs d’activité : pétrochimie, nucléaire, énergies renouvelables, industrie pétrolière…
Un dessinateur technique exerce au sein d’entreprises industrielles, de sociétés de services, de bureaux d’études, etc. Il est en relation quotidienne avec différents services et intervenants comme la production, les essais, les clients, ou les fournisseurs. En fonction de son secteur d’activité, il doit maîtriser parfaitement un ou plusieurs logiciels de Conception de dessin assisté par ordinateur.
Ne pas perdre de temps
Véronique est l’une des trois femmes de cette entreprise qui compte 91 employés. La seule à un poste technique. Dans l’open space, du lundi au vendredi, de 8 h à 17 h 30, elle côtoie de près les chargés d’affaires, « qui sont, eux, en lien direct avec les clients », et les calculateurs, qui vérifient que ses plans respectent les contraintes réelles.
Avec le responsable soudage, tous trois conduisent les réunions d’enclenchement qui donnent le coup d’envoi des nouveaux projets. Le rôle de Véronique, c’est alors de faire le lien entre le besoin client et la fabrication. Idéalement, pas un jour ne se passe sans qu’elle ne franchisse la porte de l’atelier.
Concevoir « des plans clairs, précis, détaillés »
Totalement autonome derrière son écran, elle conçoit des « plans clairs, précis et très détaillés », grâce à des logiciels de dessin en deux et trois dimensions (2D et 3D), ainsi qu’une nomenclature dans laquelle elle décrit chaque pièce, les quantités nécessaires, les matières à acheter…
Des sortes de « notices Ikea », qui peuvent lui prendre des semaines. « En 2014, j’ai travaillé près de neuf mois sur l’hydrolienne Sabella implantée au large d’Ouessant. »
Un bac technologique, un BTS puis une licence pro
En début de chaîne, elle n’a pas le droit à l’erreur et ne doit pas perdre de temps, car « le projet doit entrer en atelier à une date bien définie », assure celle qui a découvert le dessin technique en seconde, à Angers.
Diplômée d’un bac STI Génie mécanique, d’un BTS Conception des produits industriels, puis d’une licence professionnelle Conception et fabrication assistée par ordinateur (CFAO), elle a d’abord exercé dans des entreprises de plasturgie avant de rejoindre Allia.
« C’est un métier de l’ombre, certes. Mais sans nous, les projets ne voient pas le jour », conclut Véronique, qui devrait bientôt saluer le départ de son échangeur sur convoi exceptionnel.
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