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« Un sentiment d’insécurité permanent » : à Oxford, les étudiants dans l’angoisse du Brexit

Les élèves de la prestigieuse université britannique redoutent une diminution du nombre d’Européens sur les campus.

Par  (Oxford, envoyée spéciale)

Publié le 29 janvier 2020 à 10h10, modifié le 30 janvier 2020 à 07h11

Temps de Lecture 6 min.

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Les enjeux du Brexit (3/6). Avec ses pierres blondes, ses porches entrouverts sur de vénérables collèges, ses étudiants et leurs professeurs à vélo, la plus prestigieuse des facultés britanniques a un petit air d’éternité. Mais comme le reste du Royaume-Uni, Oxford basculera elle aussi hors de l’Union européenne (UE) le 31 janvier à minuit (heure de Bruxelles).

Et même s’ils évoluent dans un des environnements les plus stimulants au monde, une bulle de savoir et d’excellence, les étudiants rencontrés mi-janvier sont inquiets.

Antoinette Cowling a 22 ans, elle termine sa quatrième et dernière année en lettres françaises et allemandes au Jesus College, une institution érigée en plein règne élisabéthain. Elle nous a donné rendez-vous dans une des salles communes du collège, avec des fauteuils en velours fatigué et une lumière tamisée. Britannique, originaire de Reading (centre ouest de l’Angleterre), Antoinette a voté pour rester dans l’UE en 2016 − elle avait juste l’âge légal.

Antoinette Cowling, à Oxford, le 20 janvier. Bien qu’elle souhaite rester en Europe, l’étudiante de 22 ans est soulagée que le pays avance enfin, à la suite de l’élection de Boris Johnson.

Elle ne fait pourtant pas partie de ces remainers refusant le Brexit. « Le problème, ces dernières années, ce fut surtout l’incertitude. Le pays ne pouvait pas rester dans cette situation. Il y aura peut-être des soubresauts au début, mais on devrait y arriver sur le long terme, notre économie est suffisamment forte. »

Pourtant, l’étudiante s’interroge sur les conséquences du divorce. Elle « ne s’imagine pas » ne plus pouvoir circuler librement en Europe, mais hésite à chercher d’emblée un emploi en France ou en Allemagne, et par précaution, « en attendant que les choses se stabilisent », elle préfère limiter sa quête d’emploi au Royaume-Uni, « pour la période de transition ».

43 % d’étudiants étrangers

Rencontrée dans un des bâtiments neufs du Worcester College, autre vénérable institution, Isabel Chappell témoigne aussi : «J’ai beaucoup d’appréhension, j’ai peur que mes opportunités de travailler à l’étranger se réduisent. »

La jeune fille est en deuxième année de « PPE » (Philosophy, Politics and Economics), la filière d’élite qu’ont suivie nombre de politiques britanniques, dont l’ancien premier ministre conservateur David Cameron. Sa camarade Tori Watson, en troisième année, a déjà commencé sa recherche d’emploi et assure avoir rencontré « des employeurs qui disent qu’ils ne cherchent pas énormément de nouvelles recrues à cause de l’incertitude ».

Même collège, même spécialisation qu’Antoinette, Hannah Scheithauer, 21 ans, témoigne d’un « sentiment d’insécurité permanent » depuis qu’elle est à Oxford : « Le Brexit m’a poursuivie durant toutes mes études. L’administration a tenté de nous rassurer mais elle dispose elle-même de si peu d’informations… »

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