Les 10 tendances du baromètre de la formation et de l'emploi 2020 (Centre Inffo / Harris)

Réalisé en décembre 2019 auprès de 1600 actifs français par Harris Interactive pour Centre Inffo-Orientation pour tous, ce sondage a pour objectif de donner un regard général sur la formation (sa perception, le niveau de connaissance des dispositifs, les voies d'informations, ...) et sur le sentiment d'évolution dans son métier des actifs. Voici les 10 principales tendances.

Par - Le 03 février 2020.

1. La formation professionnelle, un besoin prépondérant dans un monde professionnel en mutation

La formation professionnelle continue est très majoritairement perçue comme une chance pour évoluer professionnellement (87%), mais aussi comme une nécessité pour conserver son employabilité tout au long de sa carrière (84%). Les actifs français perçoivent largement ce besoin, la grande majorité d'entre eux (80%) indiquant avoir un métier qui évolue et qui nécessite des formations. En outre, une majorité des actifs se projettent dans 5 ans dans un autre métier (22%) ou le même métier mais exercé différemment (42%). La formation professionnelle continue permet aussi, d'après les répondants, de ne pas se lasser professionnellement et de prendre du recul sur son quotidien de travail (89% et 84%).

2. Un impératif toutefois difficile à concilier avec les rythmes professionnels actuels

Si ses mérites sont largement reconnus, nombre d'actifs (60%) la jugent également contraignante, car difficilement compatible avec les agendas professionnels chargés.

3. Et une offre de la formation professionnelle continue pas exempt de critiques

Les critiques sont minoritaires à l'encontre de la formation professionnelle telle qu'elle existe aujourd'hui mais pas inexistantes : 36% des répondants adhèrent à l'affirmation selon laquelle la formation professionnelle continue est inutile, car on n'arrive guère à mettre en pratique ce que l'on a appris ou parce que l'on trouve rarement des formations vraiment adaptées à son métier. 37% des actifs estiment en outre qu'aujourd'hui, l'argent de la formation professionnelle continue est mal dépensé, ce sentiment étant plus prégnant encore parmi les chômeurs. Ainsi, l'importance de la formation professionnelle continue est reconnue, mais sa mise en oeuvre actuelle prête le flanc à certaines critiques.

4. Une responsabilisation de chacun en matière de parcours de formation professionnelle…

A l'heure du compte personnel de formation, les actifs sont une majorité à penser que c'est à chacun d'être responsable de son parcours de formation professionnelle plutôt que de faire porter la majeure partie de la responsabilité sur les pouvoirs publics, les branches professionnelles et les entreprises (64% contre 36%). Ils estiment donc personnellement avoir un rôle encore plus important à jouer (84%) que les organismes de formation (78%), les entreprises (75%) ou branches professionnelle (70%) ou encore que les acteurs publics. Ainsi, cette responsabilisation n'exonère pas les autres acteurs, aussi bien privés que publics, tant le besoin d'accompagnement est prégnant.

5. ... mais qui peine encore à produire pleinement ses effets, 5 ans après la mise en place du CPF

Bien qu'ils s'attribuent un rôle prépondérant, les actifs ne sont guère aujourd'hui très entreprenants en matière de formation professionnelle. Si 56% estiment être acteurs de leur formation professionnelle, ils ne sont que 16% à se dire « tout à fait » acteurs, et 44% reconnaissent ne pas être actifs sur ce sujet. En outre, s'ils affichent leur bonne volonté, seuls 30% déclarent avoir déjà émis des souhaits de formation lors des entretiens professionnelles, 22% avoir déjà contacté directement des organismes de formation, 20% avoir fait des recherches sur le sujet et avoir envoyé ces informations à leur employeur ou encore 18% à avoir déjà suivi une formation de leur propre initiative en dehors des heures de travail (du type cours du soir, MOOC…).

6. Un déficit d'information et une difficulté à cerner les sources d'informations

Leur bonne volonté se heurte sans doute à un manque d'information. En effet, 57% des actifs estiment être mal informés sur la formation professionnelle continue. Ce déficit d'information concerne aussi bien les droits que les ressources (lieux d'orientation, possibilités d'accompagnement, organismes de formation, financement…) ou encore les formations porteuses en matière d'emploi. Le plus souvent, les actifs se tournent vers leur employeur pour se renseigner sur la formation professionnelle, ou vers les moteurs de recherche mais ils connaissent peu les sources d'information dédiées à ce sujet. A titre d'exemple, ils ne sont qu'1 sur 4 à déclarer connaître le portail « Orientation pour tous », et 1 sur 10 à l'utiliser.

7. Une connaissance du CPF et de l'application liée, mais pas nécessairement du montant de ses droits

En dépit d'une information qu'ils jugent insuffisantes, les actifs dans leur très grande majorité (85%) indiquent avoir entendu parler du Compte Personnel de Formation, plus d'un sur deux déclarant même bien voir ce dont il s'agit. Une majorité a même déjà entendu parler de l'application « Mon Compte Formation » lancée en novembre dernier (59%). Cependant, seul 1 sur 4 déclare connaître aujourd'hui le montant de ses droits de formation.

8. 1 actif sur 2 projette de suivre une formation en 2020, avec une idée arrêtée dans 6 cas sur 10

Dans ce contexte, un actif sur deux déclare avoir pour projet de suivre une formation professionnelle en 2020, sans toujours avoir déjà une idée bien arrêtée sur la formation qu'ils souhaiteraient suivre (59% en ont une idée claire contre 41%). Lorsqu'ils sont en mesure d'émettre un souhait, les actifs évoquent le plus souvent leur désir de suivre une formation en lien avec l'informatique et les nouvelles technologies.

9. Les soft-skills, des compétences comportementales qui peuvent s'apprendre et qui sont indispensables
pour évoluer professionnellement

Le terme « soft skills » est assez peu connu des répondants (25%). Une fois le terme explicité, une large majorité considère pourtant qu'il s'agit de compétences importantes pour évoluer professionnellement (72%) et 62% pensent qu'il est possible de faire des formations pour les acquérir ou les renforcer. Une majorité pense même cela nécessaire pour apprendre à manager, à être chef de projet ou pour être en relation avec les clients. Invités à indiquer les soft skills sur lesquelles ils aimeraient être formés, les actifs français font état de désirs assez disparates, la majorité des suffrages se portant toutefois sur la résolution de problèmes (27%), l'argumentation et la négociation (24%), le management (24%) ou encore la gestion des émotions (23%), réponses qui laissent entrevoir un monde professionnel assez dur.

10. Plus on est formé initialement, plus on estime qu'il sera nécessaire de se former tout au long de sa vie professionnelle

Relevons que la variable la plus explicative des réponses est souvent le niveau de formation initiale, tout laissant aujourd'hui à penser que la formation professionnelle continue s'inscrit dans le prolongement de la formation initiale : ainsi, plus on est formés au départ, plus on conçoit un besoin de formation professionnelle continue, plus on affiche le désir de continuer à se former tout au long de sa carrière et plus on a les clefs pour le faire. Les plus diplômés (supérieur à Bac+2) sont par exemple plus susceptibles d'avoir entendu parler du CPF (91%, +6 points par rapport à al moyenne) et de l'appli correspondante (66%, +7 points) et sont plus nombreux à afficher un projet de formation pour 2020 (62%, +11 points).

Cela laisse entrevoir un besoin d'accompagnement encore plus prégnant des moins diplômés, des membres des catégories populaires et des chômeurs, qui semblent avoir moins les clefs et qui sont plus nombreux à considérer que c'est aux pouvoirs publics et au monde de l'entreprise d'être responsable des parcours de formation des actifs (42%, 38% et 43% sélectionnent cette réponse contre 36% en moyenne).

Relevons également que les salariés des petites entreprises font état d'un niveau d'information un peu moindre, (ne seraient-ce que parce qu'ils sont moins informés par leur employeur, première source d'information) auxquelles s'ajoutent d'autres obstacles, comme une difficulté encore plus grande à

 

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