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Précarité étudiante : à Lyon-II, un malaise toujours palpable

Près de trois mois après la tentative d’immolation d’un étudiant, un collectif d’enseignants se mobilise pour essayer d’aider les jeunes en difficulté.

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Publié le 04 février 2020 à 07h00

Temps de Lecture 2 min.

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Sur le campus de l'université Lyon-II, des tags rappellent la tentative d'immolation d'Anas K., le 8 novembre 2019.

Il a fallu retourner sur le campus pour reprendre les cours, le 12 novembre 2019, quatre jours après la tentative d’immolation d’Anas K., étudiant de 22 ans en proie à des difficultés financières. A l’université Lyon-II, où il suivait des études en sciences politiques, le malaise reste palpable. « “Comment pouvez-vous dire que vous ne saviez pas ?” : c’est la teneur du message adressé à la présidence de l’université », relate Diane Rodet. Maîtresse de conférences en sociologie, elle a débuté plusieurs cours par des discussions avec ses étudiants et consacré une séance entière à l’analyse de la précarité par les sciences sociales. Les langues se sont déliées. « En deux mois, sept jeunes sont venus me confier leur mal-être, en tête-à-tête, dont quatre étaient en larmes. D’habitude, c’est six ou sept par an », relève l’enseignante, qui les a orientés vers le service de santé de l’université. « Mais, ici, il n’y a qu’une seule psychologue pour 28 000 étudiants. Le délai est d’un mois avant de rencontrer la médecine universitaire », déplore-t-elle.

« Précarité relationnelle »

Après le drame, la présidence de l’université a proposé aux enseignants de suivre une formation à l’écoute des étudiants en difficulté. « Je préférerais nettement que le budget de l’université soit consacré à l’embauche de conseillers d’orientation psychologues, mais surtout aux causes du mal-être étudiant : difficultés de logement, de transport, d’accès à la santé et à l’alimentation, nécessité de concilier travail salarié et études, sous-encadrement des cours par des titulaires, cours surchargés », liste-t-elle.

« Quand il manque un étudiant depuis deux semaines et que je demande si quelqu’un a de ses nouvelles, je ne reçois aucune réponse », raconte Jean-Yves Authier, professeur de sociologie, qui s’inquiète de cette « précarité relationnelle ». Les étudiants en difficulté n’ont souvent ni le temps ni l’envie de discuter de leurs problèmes avec les autres. D’autant, reprend le professeur de sociologie, « que depuis que les cours ont lieu en continu sans pause méridienne, il ne se passe plus rien sur le campus de Bron. Les étudiants et les enseignants viennent pour les cours puis repartent ».

Tous deux signataires – avec une quarantaine d’enseignants de Lyon-II – d’une tribune publiée le 26 novembre dans Le Monde, Diane Rodet et Jean-Yves Authier demandent par exemple de recréer des créneaux de vie étudiante, permettre aux étudiants de manger au restaurant universitaire un repas qu’ils ont eux-mêmes apporté, mettre à disposition des logements moins chers… « Nous interpellons les élus pour les sensibiliser notamment à l’intérêt de la colocation citoyenne : un loyer inférieur à celui d’un logement social en contrepartie de deux heures par semaine de bénévolat », explique Jean-Yves Authier. Côté transports, la métropole lyonnaise ne semble pas encore prête à donner le change. Elle a acté, fin 2019, la gratuité des tickets de métro et bus pour une autre catégorie de personnes : les « touristes d’affaires ».

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