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EXCLUSIF - Salaire : les étudiants des grandes écoles sont toujours plus gourmands

Chaque année, l’Observatoire des grandes écoles de Gallileo fait état des aspirations salariales des étudiants, toujours à la hausse.

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Les étudiants des grandes écoles aspirent à un salaire de plus de 49.000 euros, soit une hausse de 4,4% par rapport à l’an passé… et de 21% par rapport à 2012 ! (Gettyimages)
Publié le 10 févr. 2020 à 06:00

A quoi rêve la crème de la crème ? Voilà la question qui anime comme chaque année le rapport du cabinet Gallileo, expert en études de marché. La 18e édition de son Observatoire des Grandes Ecoles vient d’être publié. 1.200 étudiants en 2e ou 3e année de 12 campus prestigieux (HEC, Essec, Polytechnique, CentraleSupelec, Edhec etc.) ont été interrogés sur leurs aspirations professionnelles et, plus particulièrement, salariales.

Comme chaque année, ces étudiants visent toujours plus haut ! 49.204 euros, c’est le salaire annuel brut minimal qu’ils attendent à leur sortie d’école. Soit une augmentation de 4,4% par rapport à l’an passé… et de 21% par rapport à 2012 !

Les entreprises ciblent toutes les mêmes écoles

Ces étudiants ont-ils les yeux plus gros que le ventre ? Selon Maher Kassab, PDG de Gallileo Business Consulting, ils savent surtout qu’ils sont en position de force. "On est aujourd’hui sur un marché en très forte tension", souligne-t-il. Le marché de l’emploi est très dynamique et les besoins en recrutement des entreprises restent importants. Résultat : les salaires des cadres ont continué de grimper en 2019, avec une hausse de 2,4%, selon le baromètre d’Expectra.

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Dans ce contexte, à sa sortie d’école, un diplômé de ces formations de prestige a l’embarras du choix pour son premier poste. "Par exemple, le consulting est un secteur d’activité qui recrute beaucoup. Comme il s’agit d’un secteur très concurrentiel avec de multiples entreprises, la rémunération va clairement faire la différence", reprend Maher Kassab.

Selon lui, cette flambée des prétentions salariales s’explique aussi par le fait que les entreprises choisissent de "se surfocaliser sur ces écoles", alors que peu d’étudiants en sortent chaque année. "C’est aux entreprises de sourcer des étudiants venant d’horizons différents et de mener un travail de veille parmi les autres écoles de commerce et d’ingénieurs."

Les femmes pas moins exigeantes sur le salaire

Selon l’étude de Gallileo, les attentes ne sont pas les mêmes selon les écoles. "Par exemple, sur HEC on va être plutôt à 50.000 euros alors qu’a Neoma Reims ce sera plutôt du 40.000 euros", précise Maher Kassab. Même chose chez les ingénieurs où, si les polytechniciens visent les 50.000 euros annuels, les étudiants de l’Ecole des Ponts Paris-Tech sont plutôt sur du 40.000 euros.

Les prétentions salariales ne sont pas non plus identiques entre hommes et femmes. En moyenne, ces dernières visent des rémunérations 10,3 % inférieures à celles des étudiants, soit 45.913 euros contre 51.205 euros. "Ce n’est pas dû au fait que les femmes veulent être moins payées", insiste Maher Kassab. "C’est plutôt qu’elles postulent dans des secteurs où les salaires sont moins élevés, comme les ONG, les médias ou la grande consommation. A l’inverse, les hommes postulent dans des secteurs plus rémunérateurs, comme les banques d’affaire. "

Autre information intéressante de l’étude : les débouchés traditionnels gardent la cote auprès des étudiants, comme le conseil, l’audit, la banque, la finance ou les groupes industriels. Mais à deux postes équivalents, le cadre de vie comptera autant que le niveau de salaire. Quant à la tentation de l’étranger, elle reste bien présente : pour 15% des étudiants interrogés, c’est une priorité et choisissent de postuler uniquement à des postes à l’international.

Hélène Bielak

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