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Reportage

A l’école, «l’enfant handicapé dérange, on le met à part»

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Pour les parents, la scolarisation tient du parcours du combattant, où chaque petite demande se heurte souvent au manque de moyens et à l’incompréhension.
par Noémie Rousseau, correspondante à Strasbourg
publié le 10 février 2020 à 20h46

Ils se disaient que «ça s'arrangerait avec la vie en communauté à l'école». Et puis non. Peu après la rentrée en petite section, le diagnostic tombe : leur fils Eden (1) est autiste. Trop tard pour demander un accompagnant d'élève handicapé (AESH, autrefois appelé auxiliaire de vie scolaire, AVS). Alors il est scolarisé en «temps aménagé», deux heures chaque matin, près de Haguenau (Bas-Rhin). L'enfant aime bien l'école. Même s'il est «en retrait», ne «s'intéresse à rien». Peut-être est-ce «l'école qui ne l'aime pas», se demande sa mère : «Ils ne savent pas y faire avec lui. En fait, ils ne veulent pas», soupire Emma (1).

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Trois mois qu'elle attend «une étiquette autocollante sur le mobilier». Eden aurait besoin d'une chaise à lui, d'une table, d'un emploi du temps avec des images pour se repérer, «sinon il erre dans la classe, il angoisse». «L'enseignante ne veut pas changer ses habitudes. Ce qui marche sur les autres ne marche pas sur lui», poursuit la mère, qui a pourtant l'impression de demander des «petites choses». «Le plus difficile à entendre», c'est la «réponse systématique» de la maîtresse : «Si je dois choisir entre m'occuper d'un élève ou 25, je choisis les 25.» «Ça me donne

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