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Avec leur nouveau diplôme, les écoles d’arts appliqués voient leur public se transformer

Le DNMADE, qui remplace les anciens diplômes post-bac, a rendu ces cursus plus lisibles, plus académiques, et facilite la poursuite d’études. Une montée en gamme qui se réalise à l’avantage des bacheliers généraux.

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Publié le 10 février 2020 à 09h00

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Très sélective, l’école Boulle reçoit plus de 8000 candidatures par an pour 120 places

Une forêt de chaises suspendues surplombe nos têtes. D’un bout à l’autre de la pièce, des coups de marteau, le bruit léger d’un fer à souder, la râpe d’une scie, se font entendre. Nous sommes dans l’atelier « menuiserie du siège ». C’est l’un des tout premiers ateliers de l’école Boulle, l’un des établissements parisiens qui forment aux métiers d’arts et du design, fondé en 1886. Sur une des tables trône une maquette de chaise en bois, au dossier un peu arrondi. C’est l’œuvre d’Elias, 19 ans, qui manie le marteau. Il se dépêche : la chaise doit pouvoir être présentée aux portes ouvertes de l’école, quelques jours plus tard.

Comme l’année précédente, ces journées d’accueil seront essentielles pour présenter le diplôme national des métiers d’arts et du design (DNMADE), un nouveau diplôme postbac en trois ans mis en place entre les rentrées 2018 et 2019 dans les écoles, et que prépare Elias. Remplaçant l’année de mise à niveau postbac (Manaa) et les cursus en deux ans qui la suivaient (BTS et DMA), le DNMADE court sur trois années et confère désormais un niveau licence, et non plus bac +2. Une multitude de spécialités sont possibles : à Boulle, neuf parcours sont proposés, comme « design d’objet » ou « métiers d’arts et patrimoine ».

Cette refonte totale de la filière d’arts appliqués apporte une plus grande lisibilité à des cursus qui étaient jusque-là fragmentés. Elle entend assurer aux étudiants une poursuite d’études plus aisée. Auparavant, ils étaient souvent contraints de valider une année supplémentaire, dans une licence universitaire par exemple, pour pouvoir continuer en master.

Elèves de bacs généraux

Mais si cette réforme rend ces cursus plus lisibles, elle a eu un autre effet, en tout cas dans les écoles parisiennes les plus réputées et les plus attractives : elle a sensiblement modifié le profil des étudiants. A l’école des Gobelins, qui a mis en place le DNMADE en 2019, les étudiants, rassurés par le grade « licence », viennent désormais largement de bacs généraux, alors que les cohortes de bacheliers technologiques STD2A (technologies arts appliqués) étaient bien supérieures dans les anciens BTS et DMA. Aux Gobelins, les bacheliers généraux constituent désormais 60 % des nouveaux entrants.

L’admission dans ces écoles est toujours aussi sélective : 8 000 candidatures l’année dernière sur Parcoursup pour 120 places
à Boulle

C’est le cas aussi dans plusieurs écoles publiques, comme l’Ecole nationale supérieure des arts appliqués et des métiers d’art Olivier de Serres (Ensaama) ou l’école Boulle, qui accueille désormais 80 % de bacheliers généraux (contre 65 % auparavant). Josiane Giammarinaro, proviseure de l’école Boulle, s’en félicite : « Ces étudiants issus de bacs généraux arrivent avec un regard neuf, et un esprit de synthèse qui permet de pousser plus loin certains enseignements. » L’admission dans ces écoles est toujours aussi sélective : 8 000 candidatures l’année dernière sur Parcoursup pour 120 places à Boulle, ou encore 12 000 pour 210 places à l’Ensaama. Des chiffres qui n’ont pas bougé avec la mise en place du DNMADE.

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