Le collectif Handicaps, qui regroupe 47 associations, estime urgent de « taper du poing sur la table » face aux inégalités de traitement que subissent les personnes handicapées. Dans une tribune publiée par Le Journal du dimanche (Le JDD) le 9 février, avant la conférence nationale du handicap présidée mardi par Emmanuel Macron, il liste quelques-unes des difficultés rencontrées.
« Chaque jour, des enfants ne peuvent accéder à une école, des travailleurs doivent quitter leur entreprise car les logiciels utilisés ne sont pas adaptés, des personnes ne peuvent aller où elles veulent en raison de multiples obstacles », écrit le collectif Handicaps. Pour lui, « il est temps de taper du poing sur la table et d’affirmer qu’il n’est plus possible de ne pas appliquer la loi, de connaître une telle inégalité de traitement selon les territoires ».
« Il est temps de mobiliser l’ensemble des acteurs (départements, administrations, entreprises, architectes, enseignants…) et de sortir d’un débat d’experts pour exposer au grand jour les discriminations dont sont victimes chaque jour les personnes en situation de handicap et faire comprendre que ce n’est plus acceptable », insiste le texte.
Le mantra de Cluzel : l’inclusion par le travail
« Notre méthode porte ses fruits », assure pour sa part la secrétaire d’Etat chargée des personnes handicapées, Sophie Cluzel, dans un entretien également publié par Le JDD.
« Je ne dis pas que tout est abouti, c’est évident, mais la dynamique est enclenchée : le nombre d’élèves en attente d’un accompagnant a été divisé par deux à la rentrée 2019 par rapport à 2018. »
La secrétaire d’Etat relève cependant que l’octroi de droits à vie est appliqué de manière très inégale d’une maison départementale des personnes handicapées à une autre, ce qui « n’est pas acceptable ».
Quant au délai d’instruction des dossiers, « dans la loi, c’est quatre mois et nous en sommes parfois très loin », reconnaît Sophie Cluzel, dénonçant des « situations ubuesques ». En outre, « l’absence de remontées statistiques régulières et officielles est indigne de notre pays », estime-t-elle, en promettant pour « fin 2020 un système d’information unique ».
La secrétaire d’Etat défend l’inclusion par le travail, son « mantra ». « Mon leitmotiv est de remettre les personnes handicapées en situation de travail, quand elles le souhaitent », souligne-t-elle, en rappelant que le taux de chômage des personnes en situation de handicap est deux fois plus élevé que la moyenne.
L’AAH peut vous être accordée, dans le cas général à partir de 20 ans, si votre taux d’incapacité est d’au moins 80 %, ou s’il est compris entre 50 et 79 % et que vous subissez une « restriction substantielle et durable d’accès à un emploi ». Il s’agit d’une aide « différentielle ». Ce qui signifie que vous ne touchez son montant maximal, 900 euros, donc, désormais, que si vous n’avez pas d’autres ressources. Si vous avez des revenus par ailleurs, ou si c’est le cas de votre foyer, votre allocation sera réduite du montant de ces derniers. Attention : les ressources prises en compte ici sont celles de l’année N-2 et ne correspondent pas aux revenus réels, des abattements sont appliqués (renseignements auprès de la caisse d’allocations familiales).
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