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Etudiants étrangers : la France rétrogradée à la cinquième place

En matière d'accueil d'étudiants étrangers, la France a perdu sa quatrième place mondiale au profit de l'Allemagne. L'internationalisation de l'enseignement supérieur est « moins rapide » dans l'Hexagone qu'ailleurs. Un nouvel appel à projets doit favoriser des partenariats entre établissements africains et français.

Entre 2007 et 2017, les effectifs accueillis en France ont progressé de 32 %, alors que le nombre d'étudiants mobiles dans le monde augmentait de 71 %.
Entre 2007 et 2017, les effectifs accueillis en France ont progressé de 32 %, alors que le nombre d'étudiants mobiles dans le monde augmentait de 71 %. (Stephane AUDRAS/REA)

Par Marie-Christine Corbier

Publié le 14 févr. 2020 à 09:00Mis à jour le 14 févr. 2020 à 11:36

La France perd du terrain en matière d'accueil d'étudiants internationaux . L'Hexagone, qui occupait encore le troisième rang mondial en 2011, n'est plus désormais qu'à la cinquième place. Il a perdu sa quatrième place au profit de l'Allemagne, selon l'étude de l'agence de promotion de l'enseignement supérieur Campus France, révélée par le média spécialisé News Tank . Le trio de tête, lui, ne bouge pas : Etats-Unis, Royaume-Uni et Australie.

Une « internationalisation moins rapide »

La hausse des droits d'inscription pour les étudiants étrangers annoncée par Edouard Philippe , fin 2018, n'explique en rien ce recul, puisque ce classement s'appuie sur des chiffres de 2017. Campus France relativise d'ailleurs ce recul, dû à « un écart d'environ 500 étudiants avec l'Allemagne ». Mais le bon résultat obtenu outre-Rhin est le fruit d'« une stratégie qui fonctionne bien, avec multiplication du nombre de cours en anglais et concentration sur certaines grandes universités pour être bien visible dans les classements », admet-on à Campus France.

Cette quatrième place française est aussi « le reflet d'une croissance moindre que celle de pays concurrents très dynamiques » comme l'Australie, la Chine, la Russie ou la Turquie, écrit la directrice générale de Campus France, Béatrice Khaiat. La France a connu une « internationalisation moins rapide » que d'autres pays. Ainsi, entre 2007 et 2017, les effectifs accueillis en France ont progressé de 32 %, alors que le nombre d'étudiants mobiles dans le monde augmentait de 71 %.

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La proportion d'étudiants internationaux présents en France reste toutefois supérieure à celle des Etats-Unis, de l'Allemagne ou encore de la Russie. Au cours de l'année universitaire 2018-2019, 358.000 étudiants étrangers ont été accueillis en France, soit +4,3 % en un an.

Une majorité d'étudiants africains

Sur la période 2013-2018, les effectifs d'étudiants marocains, algériens ou ivoiriens ont enregistré une forte hausse. Parmi les étudiants présents en France, 46 % sont en provenance d'Afrique, et un sur quatre est européen. « Etudiants indiens, russes, chinois seront plus nombreux et devront l'être », avait déclaré Emmanuel Macron, en mars 2018.

Or, les Chinois se détournent de la France, avec une évolution de -6 % depuis cinq ans et une tendance à la baisse qui s'accentue depuis 2017 (-5 % en un an). La France a, certes, « inversé la vapeur » avec les étudiants indiens, selon Campus France, avec + 130 % en cinq ans, mais les effectifs restent modestes (5.600 étudiants).

Quelle sera l'évolution l'an prochain, avec des chiffres qui vont intégrer la hausse des droits d'inscription pour les étudiants étrangers qui a été tant critiquée ? Le gouvernement a parié sur un « effet d'éviction mesuré » . A Campus France, on prend l'exemple allemand du Bade-Württemberg qui, après avoir augmenté ses droits d'inscription, a connu « une baisse des étudiants étrangers la première année, puis un retour à la normale ».

Nouvel appel à projets vers l'Afrique

L'agence met en avant les autres volets de la stratégie « Bienvenue en France », avec plus de cursus en anglais (1.600 en 2019) et « la naissance d'une culture de l'accueil en France, qui était jusque-là sous-développée », dont « on commence à voir les effets ». Un appel à projets de 10 millions d'euros a donné des moyens à certains établissements pour améliorer leur politique d'accueil et d'internationalisation.

Un autre appel à projets, d'un montant supérieur, doit être dévoilé en mars. Il sera lancé par l'Agence française de développement avec l'Agence nationale de la recherche et Campus France, pour financer cinq à dix partenariats entre des établissements français et africains. Il n'est pas certain que cela suffise à limiter le recul de l'influence française. Turquie, Arabie saoudite, Emirats arabes unis et Malaisie réunis attirent déjà davantage d'étudiants africains que l'Hexagone.

Marie-Christine Corbier

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