Faire carrière quand on est développeur, entre spécialisation et prise de hauteur

Qu’il soit full stack, spécialisé en back ou en front-end, le métier de développeur présente de multiples facettes et requiert des compétences techniques pour répondre aux besoins des entreprises. Nous avons interrogé trois spécialistes et formateurs de centres IFOCOP, qui nous présentent les enjeux d’une profession en forte croissance sur un marché de l’emploi en pleine transformation.

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Des centres comme IFOCOP proposent des formations pour devenir développeur. Photo by Charles Deluvio on Unsplash.

Le marché du développement connaît aujourd’hui une profonde mutation. Si la demande des entreprises reste très forte, les compétences recherchées se font plus rares. « Choisir de développer, c’est rechercher la sérénité du plein emploi. Les meilleurs croulent vite sous des dizaines de demandes chaque mois », explique Damien Stenger, président d’ArcynerJ SAS.

Les développeurs tendent de plus en plus à se lancer en freelance pour répondre aux besoins des entreprises. Ils se sentent plus libres de choisir leurs projets. « C’est le concept de vie du développeur moderne. Coder pour se libérer et vivre de ses choix de projets, propulsés par un marché en pleine explosion due à la transformation digitale des entreprises. » Certains se font accompagner par un agent, sur le modèle des agents de sportifs ou d’artistes.

Les différentes facettes du métier de développeur

Deux mouvements coexistent actuellement au sein de la profession. D’un côté, les développeurs full stack (front et back-end) doivent être capables d’agir à la fois sur la partie visible d’un site ou d’une application pour améliorer l’expérience utilisateur, et sur la partie invisible, qui permet de le faire fonctionner. « Ces couteaux suisses sont encore trop rares », précise Jérémy Cacoub, agent de consultants chez ArcynerJ.

De l’autre côté, le métier connaît un mouvement d’hyperspécialisation avec des développeurs qui maîtrisent des technologies très demandées. « Un développeur Python, par exemple, trouvera très rapidement sa place dans les projets de big data. On peut également citer les développeurs spécialisés sur un framework particulier. »

De la même manière, un développeur Java devra être capable de travailler en symbiose avec un développeur web, car les systèmes d’information sont de plus en plus interconnectés. Il s’agit d’une tendance qui s’accélèrera dans les années à venir, accentuant la complémentarité des métiers au sein des entreprises.

Les compétences requises pour faire carrière dans le développement web

Il est possible d’apprendre à coder en formation initiale ou en reconversion. Que vous envisagiez une carrière de développeur front-end, back-end ou DevOps, certaines compétences sont indispensables : la maîtrise des lignes de commandes dans un terminal, des environnements de développement, la gestion de versions décentralisées avec Git, la connaissance des réseaux fondamentaux qui régissent le web (HTTP(S), DNS, SSH, etc.), mais aussi le HTML.

Une fois ces prérequis acquis, le développeur doit apprendre un premier langage. Pour Christophe Ollivier, directeur associé chez VirtuoWorks et formateur au sein d’IFOCOP, le JavaScript constitue un excellent choix. « Il est relativement simple à apprendre, il permet de créer des applications web, car c’est le langage qui est exécuté sur le navigateur. Il peut être utilisé à la fois pour le front mais aussi pour le back en vue de créer des applications full stack avec un langage unique. »

Si vous souhaitez développer des applications modernes en front, il est recommandé de maîtriser l’une des 3 librairies les plus utilisées : React, Vue ou Angular. Pour ceux souhaitant se spécialiser dans le développement back-end, d’autres langages sont requis, comme Node.js, PHP, Python, Go… Il est également conseillé de s’intéresser aux bases de données SQL (avec MySQL, PostgreSQL, etc.) et NoSQL (MongoDB, Cassandra, …), si vous comptez travailler sur le stockage des données.

« Pour le DevOps, il faudra en plus acquérir une connaissance approfondie des environnements Linux, des test automatisés, des plateformes d’intégration continue (par exemple Jenkins), des containers (Docker, Kubernetes) et la gestion des infrastructures des plateformes cloud (Azure, Amazon Web Services et Google Cloud Platform) », ajoute Christophe Ollivier.

Les soft skills, tout comme le passage des entreprises dans l’ère « agile », sont les clés de la profession de demain. « À compétence égale, l’art de communiquer, d’échanger, de reformuler le besoin de sa maîtrise d’ouvrage, fera passer un bon développeur au statut de développeur brillant. Ces qualités assureront son avenir vers la prise de fonction managériale, s’il le désire ».

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De l’expansion des équipes informatiques à la spécialisation des développeurs

Si les équipes informatiques des entreprises n’ont jamais été aussi garnies, elles se concentrent sur deux grands types de profil : le développeur spécialisé et le développeur full-stack. « Le développeur spécialisé développera une compétence particulière sur une technologie donnée. En ce moment, les profils Angular, React ou Vue sont particulièrement recherchés. Pour un développeur ayant des bases solides en JavaScript, se spécialiser sur l’une de ces librairies dédiées aux interfaces utilisateurs est un choix pertinent », conseille Christophe Ollivier.

Les grands groupes divisent les tâches et les postes. Ils recrutent des développeurs web, des développeurs logiciels et des développeurs mobiles. Pour Damien Stenger, « chaque entreprise dispose d’une stack technologique précise, avec un ou plusieurs types de front et un ou plusieurs types de back. C’est tout un panel technologique sur lequel se fondent les choix d’architectures matériels et logiciels. Ce corpus technologique définira de facto le profil des développeurs recherchés par spécialisation. Une entreprise, dont les fondements reposent sur le cloud, se positionnera sur des développeurs d’API très à l’aise dans un environnement AWS ou Google Cloud, par exemple. »

L’importance des profils généralistes et des soft skills

Chez un développeur, la spécialisation technique n’est pas une obligation, car des profils généralistes sont toujours très recherchés. « Les développements applicatifs se font très rarement de manière isolée. Sans être un spécialiste d’une technologie en particulier, un développeur est en capacité d’orienter le développement de son projet, tout en dialoguant efficacement avec d’autres chargés de projet. C’est d’ailleurs dans cette communication intra et inter-projets qu’un développeur peut mettre en avant ses soft skills sans spécialisation technique. Étant donné la complexité des projets, ce sont des qualités tout aussi recherchées que les compétences techniques pures », confirme Christophe Ollivier.

Les développeurs maîtrisant l’art de la communication ou avec des compétences en gestion de projet peuvent aussi se tourner vers les métiers de tech lead ou de product leader IT. « Ces fonctions sont à la croisée des chemins entre le management d’équipe, le coaching, la formation des débutants, tout en réalisant du code pour ceux qui souhaitent conserver un minimum de bagage technique. Le tech lead assure la coordination des équipes, une rétrocompatibilité du code par sa veille et son expérience en indiquant les guidelines nécessaires. Et il intervient sur le code si besoin. C’est un leader naturel et technique », explique Damien Stenger. Toutes ces professions s’inscrivent dans la suite naturelle du métier de développeur.

Que vous choisissiez de devenir développeur généraliste, spécialisé, ou si vous préférez vous orienter vers l’une de ces professions connexes, le secteur regorge d’opportunités pour vous. Comme le constate Christophe Ollivier : « aujourd’hui, il n’y a pas un seul type de web développeur. De nombreuses orientations sont proposées, que le candidat pourra choisir en fonction de ses appétences et des opportunités qui lui seront offertes ».

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