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La banque HSBC compte supprimer 35.000 postes en trois ans pour se recentrer sur l'Asie

Le géant bancaire a annoncé un vaste plan de restructuration ce mardi, à l'occasion de ses résultats annuels. Il vise à économiser 4,5 milliards de dollars par an d'ici à 2022. Les Etats-Unis et l'Europe seront principalement impactés par les réorganisations, qui pourraient occasionner la suppression d'environ 15 % des effectifs.

Confronté à la guerre commerciale sino-américaine et au Brexit, HSBC prévoit notamment de réduire sa présence aux Etats-Unis et en Europe, mais aussi de réorganiser ses activités de banque d'investissement, alors que le spectre du coronavirus plane déjà sur l'activité de 2020.
Confronté à la guerre commerciale sino-américaine et au Brexit, HSBC prévoit notamment de réduire sa présence aux Etats-Unis et en Europe, mais aussi de réorganiser ses activités de banque d'investissement, alors que le spectre du coronavirus plane déjà sur l'activité de 2020. (Tolga Akmen/AFP)

Par Romain Gueugneau

Publié le 18 févr. 2020 à 08:21Mis à jour le 18 févr. 2020 à 18:12

C'est l'heure des grands travaux chez HSBC. Le géant sino-britannique a annoncé un vaste plan de restructuration ce mardi, à l'occasion de la publication de ses résultats annuels. Confronté à la guerre commerciale sino-américaine , au soulèvement à Hong Kong et au Brexit, il prévoit de réduire sa présence aux Etats-Unis et en Europe, mais aussi de réorganiser ses activités de banque d'investissement, alors que le spectre du coronavirus plane déjà sur l'activité de 2020.

Le plan pourrait conduire à la suppression de 35.000 postes en trois ans, selon son directeur général par intérim, Noel Quinn, dont une partie causée par des départs naturels. La banque emploie 235.000 personnes dans le monde.

« Nous allons réduire les capitaux engagés et les coûts dans les activités qui ne sont pas assez performantes pour continuer à investir dans les activités plus rentables et avec de meilleures perspectives de croissance », a commenté le groupe, qui veut davantage miser sur l'Asie, où il réalise déjà la majorité de ses profits.

Réduire les coûts de 4,5 milliards par an

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Au total, HSBC prévoit d'économiser 4,5 milliards de dollars par an d'ici à 2022. Et compte réduire ses actifs pondérés de plus de 100 milliards de dollars sur la période, avec notamment des désengagements importants aux Etats-Unis et en Europe (hors Royaume-Uni). Le capital sera réinvesti ailleurs.

« Certains pans de nos activités ne produisent pas des rendements acceptables », a déclaré Noel Quinn. HSBC a vu son bénéfice net chuter de 53 % en 2019, à 5,97 milliards de dollars, pour un chiffre d'affaires ajusté de 55,4 milliards (+ 5,9 %). Les comptes du groupe ont notamment été plombés par des dépréciations d'actifs de 7,3 milliards, dans les activités de marché et en Europe.

Les annonces n'ont pas forcément rassuré les investisseurs. « Si la réduction de capital engagé dans les métiers à faible rentabilité est une bonne nouvelle, nous redoutons une moindre profitabilité dans les marchés traditionnellement forts pour la banque, et notamment à Hong Kong », écrivent les analystes de Morgan Stanley dans une note. A Londres, l'action HSBC reculait de 6 % ce mardi.

Simplifier la structure

Dans le détail, la réorganisation sera sévère aux Etats-Unis, où le groupe est à la peine depuis plusieurs années. HSBC prévoit d'y diminuer d'un tiers la taille de son réseau de détail, de rapatrier ses activités de taux à Londres et de baisser de 10 à 15 % ses dépenses opérationnelles.

En Europe, où le groupe cherche notamment à céder l'activité de banque de détail de sa filiale française , l'attention sera portée sur les clients à forte valeur ajoutée. HSBC veut aussi réduire ses équipes de trading et de vente actions, mais aussi de recherche. La division de produits structurés quittera Londres pour l'Asie.

Au niveau global, le groupe souhaite se simplifier en rapprochant les back et middle-office dans la banque d'investissement et la banque de détail, et va réintégrer la banque privée dans la banque de détail. Enfin, l'organisation géographique verra le nombre de régions ramenées de sept à quatre.

Au total, le plan de restructuration devrait coûter environ 6 milliards de dollars, auxquels il faut ajouter 1,2 milliard liés aux coûts de cessions d'actifs.

Quel pilote pour mener la restructuration ?

Reste à savoir qui mènera à bien cette restructuration monstre. Si Noel Quinn semblait favori après l'éviction surprise de John Flint à l'été 2019, le conseil d'administration, qui sonde des candidats externes, ne semble pas pressé de le confirmer à son poste . Le président Mark Tucker a rappelé qu'il s'était donné six à douze mois pour désigner le futur directeur général. Certains investisseurs s'interrogent sur les raisons de ce délai, alors que des décisions importantes sont prises. 

Romain Gueugneau 

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