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Passer par la case « chômage », une expérience douloureuse pour les jeunes diplômés

Si les bac+5 sont moins sujets aux longues périodes d’inactivité, l’expérience, même courte, du chômage en début de carrière peut fragiliser et isoler. Un travail en groupe peut permettre de reprendre confiance en soi.

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Publié le 21 février 2020 à 14h31, modifié le 25 février 2020 à 11h37

Temps de Lecture 6 min.

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Depuis qu’elle cherche du travail, Juliette Azoulay s’est mise à la boxe. « Ce sont deux activités très proches finalement. La journée, par mail, je me prends des patates, mais je retourne au combat. Le soir, je le fais physiquement, résume-t-elle, filant la métaphore à l’envi. C’est violent le chômage. Tu reçois des coups dans tous les sens : de la part des recruteurs, de tes proches et de la société en général. »

Cette urbaniste de formation, diplômée de l’école d’architecture de Versailles, a pansé ses blessures pendant un mois au sein de l’association Cojob. Chaque jour, comme neuf autres coéquipiers, elle a programmé son réveil, « pour retrouver un cadre et un statut social ». Au 40 rue Laffitte, à Paris, ces chômeurs se transforment en « jobeurs ». Ils se serrent les coudes à grand renfort de blagues et de café soluble.

S’il n’existe aucune sélection à l’entrée, hormis une cotisation de 140 euros, tous sont jeunes et disposent d’un bac + 5. « Notre public n’est pas complètement éloigné de l’emploi, précise Lucie Delemotte, 28 ans, unique salariée de l’association, elle-même ancienne chômeuse. Ils sont soit en perte de confiance, soit en quête de sens après un burn-out ou un licenciement brutal. » Cojob a été créé en 2014 par deux amies nantaises, Marie Grimaldi et Clémentine Bouvier, alors qu’elles traversaient une éprouvante période de chômage, avec l’idée de vaincre leur isolement et leur découragement. « On voulait des rendez-vous quotidiens, avec des horaires, et un vrai collectif, pour retrouver le sentiment d’être en week-end le vendredi soir. Et on voulait se sentir utiles, pour ne pas s’éloigner de la société en l’absence de ce liant qu’est le travail », explique Marie Grimaldi, de nouveau au chômage aujourd’hui, « par choix ».

Leur cible, au départ : les jeunes de moins de 35 ans ayant au minimum un bac + 3. « A l’époque, je m’étais inscrite dans un programme d’aide pour les anciens de Sciences Po Paris qui cherchaient du boulot. J’ai réalisé que ce n’était pas parce qu’on avait un beau diplôme qu’on serait épargnés, poursuit Marie Grimaldi. Là aussi, l’isolement était réel et la perte de confiance omniprésente. » Six ans plus tard, la structure continue de répondre à des besoins de prévention des risques psychosociaux liés au chômage. En octobre 2019, selon les chiffres fournis par Pôle emploi, sur 1,6 million de demandeurs d’emploi de moins de 30 ans, 120 400 avaient un niveau bac + 5.

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