Rémunération des soignants : le nouveau ministre de la santé, Olivier Véran, lance une étude pour réévaluer les salaires

Lors d'un entretien avec le collectif Inter-hôpitaux, jeudi 20 février, le nouveau ministre des solidarités et de la santé, Olivier Véran, a confirmé le lancement d'une étude sur le niveau de rémunération des soignants et des médecins en France. 

Rémunération des soignants : le nouveau ministre de la santé, Olivier Véran, lance une étude pour réévaluer les salaires

"Il s'agit de mettre en place les constats pour objectiver les différentiels, notamment à l'échelle internationale et entre secteurs public et privé, et nourrir les discussions futures sur ces rémunérations", indique un communiqué du ministère des solidarités et de la santé. 

Avec une rémunération annuelle nette moyenne estimée par la DREES à 27 013 euros  en 2012 (pour les titulaires et stagiaires  de la fonction publique hospitalière, toutes primes incluses), et à 20 536 euros pour les non-titulaires, les infirmiers exerçant en France sont plutôt mal lotis par rapport à leurs homologues européens, rappelle-t-on.

En effet, les statistiques de l'Organisation pour la coopération économique et le développement (OCDE), qui regroupe l'ensemble des pays les plus industrialisés, classent les infirmiers français  au 22e rang des 33 pays pour lesquels elle dispose de statistiques sur le salaire des infirmiers hospitaliers. Notre pays se retrouve ainsi derrière l'Allemagne, le Royaume-Uni ou la Belgique, mais aussi derrière la Turquie ou le Chili. 

Par ailleurs, l'OCDE calcule également les revenus des infirmiers hospitaliers par rapport au salaire moyen : seulement six pays membres (dont la France) paient moins leurs infirmiers que la moyenne de leurs travailleurs. 

"Le débat sur la rémunération des carrières à l'hôpital, notamment les carrières paramédicales, est légitime et la question doit être traitée", indique le ministère, qui rappelle que des primes "privilégiant les métiers, les secteurs et les territoires connaissant les plus fortes tensions" ont été déployées. "D'ores et déjà 200 000 soignants bénéficient d'une revalorisation salariale de 100 € net par mois, par exemple aux urgences et pour les aides-soignants en gériatrie". 

>> LIRE AUSSI - Exact montant du salaire des infirmiers : un débat sans fin >>

Taux de remplacement à 100% pour des arrêts de plus de 48 heures

Le ministère annonce également une autre mesure phare, qui, si elle est appliquée, réduirait la charge  en soins des soignants.  "Fin avril, des propositions seront faites afin que toute absence prévisible d'un professionnel paramédical de plus de 48 heures soit remplacée et que le principe de polyvalence subie par les soignants ne soit plus la règle", explique le ministère. 

"Les services de soins ont besoin d'équipes stables, de lits et de soignants en nombre suffisant pour fonctionner", indique le communiqué. 

Poursuite des actions engagées par Agnès Buzyn

Lors de l'entretien, le ministre a fait savoir que le plan "investir pour l'hôpital", engagée par Agnès Buzyn se poursuivait. "Un mouvement de réinvestissement dans l'hôpital a été opéré : 150 millions d'euros pour l'investissement en faveur du quotidien des soignants", détaille le ministère. 

Une mission confiée au Pr Claris est lancée et travaille à la médicalisation du processus de décisions et à l'amélioration de la vie d'équipe à l'échelle des services, rappelle-t-il. 

Un calendrier est  fixé : 

- fin mars, les résultats de la mission IGAS-IGF portant sur la reprise de la dette seront partagés avec les représentants des hôpitaux

- en avril, des discussions sur l'utilisation des crédits libérés par la reprise de dette seront ouvertes avec l'ensemble des représentants hospitaliers incluant le collectif Inter-hôpitaux; Ces discussions "devront déterminer dans quelle mesure l'utilisation des crédits sera nationale ou décentralisée dans chaque hôpital". 

- d'ici juin, chaque hôpital connaîtra le montant de sa reprise de dette. 

Réaction en demi-teinte

L'ensemble des annonces a été  bien accueillie par les quatre membres du collectif Inter-hôpitaux qui ont assisté à l'entretien. Cela "ouvre des portes sur le remplacement effectif des personnels absents, l'arrêt de la mutualisation des personnels, la gouvernance et le financement des hôpitaux", expliquent-ils dans un communiqué diffusé vendredi 21 février. 

Ils regrettent en revanche que les mesures avancées par le ministre "ne répondent pas aux revendications de mesures d'urgence du CIH d'augmentation de l'Ondam (Objectif national des dépenses d'assurance maladie)". Il manquerait ainsi, selon le collectif, "une description précise des mesures financières urgentes nécessaires pour le rétablissement de la confiance parmi l'ensemble des personnels hospitaliers". 

Rédaction ActuSoins

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Réactions

11 réponses pour “Rémunération des soignants : le nouveau ministre de la santé, Olivier Véran, lance une étude pour réévaluer les salaires”

  1. leilou dit :

    On a divisé les soignants pour mieux régner. IDE dans un service court séjour où 98% des patients ont plus de 60 ans et pour plus de la moitié atteints de confusion ou de maladies neuro-dégénératives avec tout le cortège de sympathie que l’on y connait, nous voyons, nous IDE, AS ASH…. les autres services bénéficier de primes mensuelles… rien pour nous et pourtant allez prendre en charge des patients grabataires, déments, +/- violents avec les dispositifs médicaux qui multiplient les risques de lésions, d’infection si malmenés…

  2. vert57 dit :

    Bonjour,
    Il me semble M.Le Ministre, que vous seriez inspiré de reconnaître tous les infirmiers et infirmières au niveau Bac+3 ce qui mettrait fin à cette mesure discriminatoire.
    Et effectivement, si la France doit retrouver son lustre, il serait judicieux de la déloger de la 26e place des salaires des soignants de l’OCDE.
    Merci de me lire avec un vague espoir d’être comprise et entendue.

  3. Bmm Man dit :

    Personne n’est obligé de travailler dans le privé. Et si c’est le cas il faut bien lire son contrat avant de le signer avant de venir se plaindre. Dans ce Forum on parle du personnel de la fonction publique. Point c’est tout.

    • leilou dit :

      ce genre de réponse…. personne n’est obligé de travailler dans le privé… vous ne savez donc pas que l’hôpital public embauche des soignants très longtemps en CDD et parfois en CDI??? les contractuels n’ont aucun avantage mais ils ont besoin de payer leurs factures… ce genre de commentaires on s’en passerait bien… les t’as qu’à faut que…. ça sonne aussi creux que le manque de connaissance de la réalité est criante.

  4. Didou632 dit :

    A mon goût on oubli assez facilement tout les autres métiers et fonctions qu’il y a dans l’hôpital et toutes ces autres personnes complètement invisibles parce que pas soignants…. Les ouvriers les administratifs…. Que serait l’hôpital et le soins sans eux ? Pour eux pas de primes exceptionnelles alors qu’ils constituent la majorité des bas salaires de la fonction publique hospitalière…. Qui se préoccupe de la secrétaire du service qui gagne 1300e avec ses 10 ans de cdd ou de l’agent de cantine espace vert ou autres… . Qui se demande comment ils font pour se rendre au travail tout les jours ou payer leurs loyers… Ils n’ont pas le droit au cumulé d’activité (ne peuvent donc pas gagner plus) et sont soumis à des conditions de travail dont tout le monde se fout… Eux aussi sont important et font partis de la chaîne du soin mais ils n’ont malheureusement pas de voix ils ne sont pas assez banquable pour passer aux info… Une secrétaire qui souffre de se faire insulter tout les jours ou un ouvrier qui n’arrive plus à marcher à cause des charges lourdes…. Tant pis pour eux !

    • leilou dit :

      si vous regardiez un peu nos salaires de plus près, vous verriez qu’avec bac+3, nos conditions de travail, notre implication, nos Week end et jours fériés travaillés, nos planning sans cesse remaniés sans respect de notre vie privée et du droit du travail, les heures sup non payées, non récupérées, nos congés non respectés, sans parler du harcèlement pour revenir… nos salaire sont synonyme de misère…. ayez l’honnêteté de ramener un pauvre 1500 euros pour une IDE qui travaille dans les conditions suscitées… et vous verrez que l’ouvrier ou la secrétaire sans qualif ou très peu (j’ai été secrétaire avant…) eh bien c »est pas si mal payé… surtout quand comme par chez moi ces personnes arrivent, partent à l’heure voire avant et ne courent pas autant que nous (sans faire de généralités)

  5. Catherine Fromi dit :

    Mr le Ministre il ne faudrait pas oublier également les AMP et toutes les professions du médico social, qui font partis des conventions 66 et 51, et qui ont des salaires de misère, pas de prime, qui ne sont pas reconnus et qui pourtant font de leur mieux pour apporter chaque jour le meilleurs auprès des personnes handicapées.

  6. Carine Perez dit :

    Oui c est clair les ehpad sont oubliés de plus sous effectifs il faudrait penser à nos aînés. Pas le temps de s occupait d eux comme ont devraient tout vite,la course c est vraiment triste de bosser comme ça se sont des êtres
    humains ils méritent des meilleurs soins ,on tire sur le personnel pour un salaire qui n est pas revalorisant

  7. Yoko dit :

    Je suis complètement d’accord, les soignants des EHPAD privées sont les grands oubliés des politiques salariales. Peut-être que pour une fois ils vont penser à étudier nos rémunérations afin d’être au même niveau que nos collègues hospitaliers…
    Enfin dans un monde utopique

    • Tine dit :

      Bonjour le Ministre , je pense que tout les acteurs des établissements médicaux sont important mais il faut reconnaître que nos salaires sont très bas et que nous sommes nombreuses a travailler pour une agence d intérim où de faires des vacations sur nos jours de repos afin de pouvoir vivre car le goût de la vie augmente et pas notre paye . Nous voulons vivre décemment . C est pourquoi il est urgent de revoir les grilles des salaires

  8. Estelle Lachat dit :

    Mr le ministre, j’espère que vous n’allez pas oublier les aides soignante et infirmières qui travaillent dans le privé car nous sommes les oublié, il n’y a pas que le public qui rencontre des problèmes, il y a aussi le privé, nous trouvons pas de personnel pour les ehpad.

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