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« Je me sentais incapable d’être mère... » : des travailleuses sociales accompagnent la dure réalité qui peut suivre l’accouchement

Les techniciennes d’intervention sociale et familiale, métier peu connu, encadrent et aident des femmes en souffrance.

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Publié le 25 février 2020 à 01h51, modifié le 25 février 2020 à 15h13

Temps de Lecture 6 min.

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Brigitte, technicienne d’intervention sociale et familiale (TISF), avec Perrine et son fils Hélio à Saint-Genis-Laval, le 14 février.

« Après mon premier accouchement, je voulais fuir… » Deux ans après la naissance de sa fille Juliette, Perrine ne veut pas revivre ces pensées auprès du petit Hélio, âgé de six semaines. A 40 ans, elle endure sa deuxième dépression post-partum. « J’ai beaucoup de peurs, d’angoisses, de crises de panique, confie-t-elle Avec ma fille, je me sentais tellement incapable d’être mère que je la rejetais. »

Comme Perrine, plus de 10 % des mères connaissent ce « trouble psychiatrique postnatal », selon Santé publique France – soit environ 75 000 femmes par an. Il peut avoir des conséquences à long terme sur le développement cognitif, émotionnel et social de l’enfant, augmentant par exemple le risque de troubles psychiatriques.

Ce matin de février à Saint-Genis-Laval, près de Lyon, Perrine est aidée de Brigitte*, technicienne d’intervention sociale et familiale (TISF) depuis plus de vingt ans. Ses missions, variées, consistent notamment à se rendre au domicile de mères en souffrance psychique après l’accouchement et à les aider à tisser avec leur bébé un lien d’attachement équilibré. Deux TISF se relaient au domicile de Perrine, deux demi-journées par semaine (en plus de l’accompagnement d’un psychiatre, d’une puéricultrice, du père et de la grand-mère maternelle des enfants).

Epuisement, douleurs, bouleversements physiques et psychiques, solitude à la fin du bref congé de paternité… Brigitte est souvent confrontée à des mères qui réalisent la dure réalité qui peut suivre l’accouchement – réalité à laquelle le hashtag #MonPostPartum a dernièrement donné de l’écho sur Twitter.

Son écoute est bienveillante, quand Perrine lui dit paniquer à l’idée que son fils puisse souffrir de reflux gastro-œsophagiens. Ses mots donnent confiance, quand la mère s’en veut de mal décrypter les pleurs du bébé – « Est-ce qu’il a faim ? » Son aide matérielle – repassage, cuisine… – permet à Perrine de partir marcher une trentaine de minutes seule avec sa petite fille, pendant que le bébé dort, ou simplement de se reposer.

Brigitte s'occupe du repassage pour permettre à Perrine de sortir avec son premier enfant.

« Les TISF ne me jugeaient jamais »

« Mes amis pensent que je suis femme de ménage ou baby-sitter, regrette Brigitte en épluchant des carottes. Peu de gens comprennent que les TISF utilisent les tâches quotidiennes comme un outil pour entrer dans la vie des mères et les aider. » Financées par les CAF et les centres de Protection maternelle et infantile (PMI), elles assurent un rôle aussi complexe que précieux pour prévenir la dépression ou lutter contre elle, qu’il s’agisse d’un premier épisode ou d’une décompensation liée à une pathologie préexistante. Si bien que les bénéficiaires interrogées par Le Monde plaident pour que toutes les femmes aient connaissance de ce dispositif.

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