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La musique en France retrouve le bon tempo

Soutenu par le streaming, le secteur a enregistré une croissance de 5,4 % en 2019.

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Publié le 25 février 2020 à 12h00, modifié le 26 février 2020 à 06h02

Temps de Lecture 3 min.

La chanteuse belge Angèle, sur scène aux festival des Francofolies, le 10 juillet 2019 à La Rochelle.

L’essor continu du streaming, conjugué au succès des artistes produits en France, donne « un élan retrouvé » à l’industrie musicale dans l’Hexagone en 2019, affirme le Syndicat national de l’édition phonographique (SNEP).

Selon son étude annelle rendue publique mardi 25 février, le marché français de la musique enregistrée a affiché une croissance de 5,4 % en 2019, portant son chiffre d’affaires à 772 millions d’euros. Un bond nettement plus significatif qu’en 2018 (+ 2 %).

Si, depuis 2016, le secteur progresse à nouveau, l’euphorie n’est pourtant pas encore de mise : le marché rattrape tout juste son étiage de 2010, mais ne représente que 44 % de celui de 2002, son apogée.

Le streaming poursuit sa percée et constitue désormais 59 % des ventes. « C’est clairement ce qui fait remonter le marché », affirme Olivier Nusse, président du SNEP et PDG d’Universal Music France (UMG). Les abonnements payants, le cœur du réacteur, progressent à vive allure (+ 18,5 %, à 285,7 millions d’euros).

Les ventes physiques ont toujours une place significative

Les Spotify, Deezer, Amazon Music ou Qobuz drainent chaque jour de nouveaux clients. Pour la première fois, plus de 10 % de la population française, soit 7,2 millions de personnes, ont souscrit à un abonnement payant (soit 1,7 million de plus qu’en 2018).

« Cet usage de consommation a plus que doublé depuis 2015 », relève M. Nusse. « Le taux de pénétration du streaming pourrait encore être multiplié par deux. A quelle vitesse ? Il faudra quelques années », dit-il.

Exception française, les ventes physiques (CD, vinyles…) occupent toujours une place significative (37 % des ventes), grâce à un réseau de plus de 4 000 points de vente. Un peu plus de 4 millions de galettes noires se sont vendues en 2019.

Universal Music Groupa annoncé un projet d’introduction en Bourse

Le SNEP souligne les résultats spectaculaires des artistes produits en France – dont Angèle, Nekfeu, Johnny Hallyday, PNL, Ninho, Soprano, Vitaa et Slimane, Lomepal ou Aya Nakamura… qui signent dix-neuf des vingt meilleures ventes d’albums. L’écoute de musique en streaming profite au répertoire francophone : 80 % de productions françaises figurent dans le top 200 des meilleures ventes de 2019. Et les jeunes talents parviennent à émerger dans cette compétition.

Grâce aux moins de 24 ans, l’engouement des consommateurs pour les musiques urbaines ne se dément pas : elles représentent 44 % de ce même palmarès. Le SNEP considère que « l’élargissement de la population des abonnés au streaming devrait progressivement corriger le phénomène de surexposition du répertoire rap, hip-hop et R’n’B, en réinstallant dans les classements une diversité plus conforme à la réalité de la consommation de musique, quelles que soient les générations ».

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Ce regain de confiance dans l’industrie musicale se vérifie au niveau mondial au sein des entreprises. Pépite de Vivendi, Universal Music Group (UMG), prendra, comme Spotify, le chemin des marchés, le groupe ayant annoncé, mi-février, un projet d’introduction en Bourse « au plus tard début 2023 ». Evaluée à 30 milliards d’euros, UMG a déjà promis de céder 10 % de son capital au chinois Tencent. La major Warner Music (propriété du fonds Access Industries du milliardaire Leonard Blavatnik, également actionnaire de Deezer) a, quant à elle, déposé sa demande d’introduction en Bourse à New York début février.

Augmentation des podcasts

Plusieurs camps s’affrontent dans le secteur. Les plates-formes (Spotify, Deezer…) veulent contrer les ambitions des GAFA (Google, Amazon, Facebook, Apple), qui ont tout intérêt à distribuer facilement leurs propres services musicaux sur leurs enceintes connectées.

En mars 2019, Spotify avait porté plainte devant la Commission européenne contre la marque à la pomme, l’accusant de privilégier son service Apple Music aux dépens des autres plates-formes sur son App Store.

Par ailleurs, les majors défendent leurs intérêts face aux plates-formes. Aussi bien Sony Music qu’UMG ou Warner Music redoutent les effets néfastes de l’importance croissante de la musique d’ambiance (yoga, gymnastique, course à pied…) prescrite par algorithmes. Leurs droits n’appartiennent pas aux majors. Plus leur écoute prend de l’ampleur, tout comme celle, grandissante, des podcasts, moins ces majors seront rémunérées.

Bruno Crolot, directeur général de Spotify France et Benelux, s’en défend : « Les amateurs de podcasts sont ceux qui écoutent le plus de musique. Les podcasts permettent d’augmenter notre répertoire, notre audience, c’est un levier de croissance bien plus qu’un calcul économique. » Chacun voit midi à sa porte. D’ailleurs, dans son document d’introduction en Bourse, Warner Music note parmi ses facteurs de risques une « dépendance substantielle à un nombre très limité de services de streaming ». Cette situation est « susceptible d’influencer significativement le prix de la musique en ligne ».

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