« Je suis née à Besançon, où mes parents sont commerçants. Après mon bac ES sport-étude, j’ai fait deux années en licence de lettres à l’université. J’ai vite compris que ce système ne me correspondait pas, j’avais besoin d’être plus cadrée. J’avais pensé à l’hôtellerie sans que cela soit un rêve de petite fille. Le Cours hôtelier de Besançon, j’en connaissais la réputation car ma famille habite à quelques mètres, et qu’il est impossible de ne pas remarquer en ville ces jeunes filles avec leur impeccable chignon ou ces jeunes hommes en costume. J’ai décidé de m’y inscrire, et j’ai contracté un prêt pour payer les frais de scolarité.
Dès mon entrée au Cours hôtelier, j’ai été attirée par le métier de gouvernante, qui répondait à mon besoin d’être active toute la journée. On m’avait décrit la scolarité comme éprouvante mais dans mon cas, tout s’est bien passé. Il est certain que quelques petits détails peuvent étonner, comme le vouvoiement obligatoire entre les élèves. Mais c’est une habitude à prendre.
A l’école, je me levais tous les jours à six heures pour petit-déjeuner à sept heures, et pas question d’arriver en salle de restaurant en pyjama. L’école est organisée comme un vrai hôtel, et chaque semaine on occupait des rôles différents : celui de client, de réceptionniste… Tout le monde est noté. Parfois, la journée se terminait à 20 heures quand on était de service au restaurant. Au programme des cours : théorie hôtelière, mathématiques, langues, comptabilité, connaissance du monde contemporain. Le repas de midi est pris tous ensemble, sous l’œil de la directrice, et il s’agit de bien se tenir.
Réseau des anciens, le sésame
A 17 heures, il peut y avoir un moment de pause et, si on a la moyenne, on a le droit à une heure de sortie en ville. Si les résultats ne sont pas bons, c’est étude obligatoire. Le repas est pris à 18 h 30 et on peut rentrer chez soi à partir de 19 h 30.
La formation se termine par un stage de trois mois. Cela m’a permis de confirmer mon envie d’être gouvernante. J’ai eu la chance de me retrouver en bord de mer, dans un hôtel cinq étoiles entre Nice et Monaco. L’assistante était une ancienne du Cours hôtelier. Après mon diplôme, j’ai été immédiatement recrutée par l’assistante gouvernante d’un hôtel-spa en Suisse qui domine le lac Léman, pour un salaire de 4 100 francs suisses net par mois (3 800 euros). Elle aussi était une ancienne élève du Cours hôtelier. Le réseau des anciens, c’est un véritable sésame.
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