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A l’université ou dans les écoles d’architecture, la nature infiltre les formations sur la ville

Rafraîchissement des rues, retour de la biodiversité et amélioration de la qualité de l’air se forgent peu à peu une petite place dans les cursus qui forment les futurs professionnels de la cité.

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Publié le 03 mars 2020 à 07h00, modifié le 30 mars 2020 à 08h42

Temps de Lecture 5 min.

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En ce matin d’hiver, des étudiants l’Ecole d’architecture Paris-Malaquais ont rendez-vous en amphi avec Nicolas Gilsoul. Chevelure gris électrique, tout de noir vêtu, l’architecte et paysagiste les embarque à la découverte de « la ville en tant que milieu naturel ». « Un environnement que l’architecte se doit de comprendre pour mieux cohabiter avec les animaux et les végétaux », affirme-t-il. Tijuca à Rio (Brésil), le Bois des pins à Beyrouth (Liban), la Petite Amazonie à Nantes… Entre imaginaire et réel, l’amphi poursuit son exploration de la « forêt urbaine ». L’arbre, le simple arbre, « dépolluant, régulateur des pluies et des températures de nos villes, est un allié des architectes et des élus », insiste le professeur. A condition qu’ils aient une connaissance des écosystèmes qui leur permette de faire les bons choix. Par exemple, préférer en ville la « pleine terre », qui permet aux arbres de s’épanouir, aux « fermes verticales » gourmandes en eau et en électricité. « Pour l’instant, l’urbanisme n’a pas réellement changé. La révolution, c’est vous qui allez la faire, j’espère », conclut-il en direction de la soixantaine d’étudiants.

Cette révolution, Laura, Constance et Fiona, croisées plus tard à la cafétéria de l’école, ne demandent pas mieux que de la mener – elles aimeraient même avoir davantage de cours sur ces sujets. « Cette approche nous incite à imaginer nos propres solutions, sachant que si on veut changer les choses, il faudra aussi apprendre à convaincre nos clients », lance Constance, pas dupe. Les ateliers animés par Nicolas Gilsoul sont l’occasion pour les étudiants de mettre en pratique cette vision. En 2018, chargés par la métropole de Naples (Italie) de penser un développement touristique respectueux de l’environnement sur l’île d’Ischia, ils ont formulé une réponse fondée sur un « réensauvagement de l’île », qui passait par la suppression des autoroutes urbaines, l’extinction de l’éclairage nocturne et l’abandon des terrains agricoles à la forêt… Nicolas Gilsoul, auteur de Bêtes de villes (Fayard, 2019), a intégré la problématique environnementale à ses cours d’architecture, de retour d’un séjour à l’université de Vancouver (Canada) il y a une vingtaine d’années. « Outre-Atlantique, la thématique était déjà omniprésente à l’époque, pas chez nous », se souvient-il.

Avec la montée du péril climatique et la croissance de l’urbanisation – les villes, selon les dernières prévisions des Nations unies, accueilleront les deux tiers de l’humanité en 2050, contre 55 % aujourd’hui –, le regard sur leur développement, longtemps pensé en opposition à la nature sauvage, change. Les vertus de la chlorophylle dans les métropoles font consensus : prévention des inondations, lutte contre les îlots de chaleur, amélioration de la qualité de l’air, bien-être physique et moral des habitants… « Il y a une volonté de ramener la nature en ville, afin de résister au changement climatique », confirme Séverine Husson, chef de mission innovation à la mairie de Nancy, embauchée récemment pour mettre en œuvre la feuille de route en matière de développement durable.

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