- Agroalimentaire

Partenariat Enil - Compagnons du devoir : Faire rimer fromage et voyage

Partenariat Enil - Compagnons du devoir : Faire rimer fromage et voyage

Grâce à leur partenariat avec les Compagnons du devoir, les Enil (Écoles nationales de l’industrie laitière) proposent aux jeunes d’apprendre le métier de fromager tout en voyageant. Thierry Michelet, responsable pédagogique au sein du réseau des Enil, nous en dit plus sur ce parcours.

Pouvez-vous nous expliquer en quoi consiste le métier de fromager, et les formations qui existent pour y accéder ?
Thierry Michelet : Un fromager intervient sur les étapes de fabrication des fromages. Il est chargé d’assurer les analyses et les contrôles du lait tout au long du processus de transformation et de piloter les opérations de transformation jusqu’au conditionnement et l’expédition. C’est un métier qui peut s’exercer aussi bien de manière artisanale, dans un atelier de transformation d’une exploitation laitière ou dans une coopérative, que de manière plus industrielle, au sein d’une entreprise agroalimentaire, dans un contexte très automatisé. Aujourd’hui, il est possible d’accéder au métier de fromager par différentes voies, du CAP à la licence pro en passant par le bac pro ou le BTS. Ces différents diplômes peuvent amener le salarié à avoir plus en ou moins de responsabilités, notamment au niveau de l’encadrement de l’équipe.

Comment est né ce nouveau parcours que vous mettez en place en partenariat avec les Compagnons du devoir, et en
quoi consiste-t-il ?
T. M. :
Il y a eu une première expérimentation entre un grand groupe laitier de l’Ouest de la France et les Compagnons du devoir sur les métiers de la maintenance, un secteur en tension. Cette initiative fut une réussite. Les Enil, les Compagnons du devoir mais aussi les professionnels de la transformation laitière, ont donc réfléchi à la transposer au métier de fromager, qui rencontre, lui aussi, des difficultés de recrutement. Ce nouveau cursus en alternance, d’une durée de cinq ans, nous permet d’apporter aux jeunes des connaissances théoriques, et notamment un socle scientifique (chimie, microbiologie…), tout en mettant l’accent sur le voyage. Ce dernier est l’occasion de découvrir les techniques de fabrication spécifiques à chaque région et terroir.

À qui s’adresse cette formation ?
T. M. : Elle se destine à de nombreux candidats. L’idée est de construire un parcours adapté au profil et aux envies de chacun, et de permettre aux étudiants d’obtenir une certification ou un diplôme attestant de leur capacité à exercer le métier de fromager.

Par rapport à un parcours plus classique, quel est l’intérêt, pour les apprenants, de se former en voyageant ?
T. M. : Le fait de découvrir différents produits et diverses manières de transformer le lait leur permet de gagner en savoir-faire et en expérience. Cette expérience est plus enrichissante qu’une formation en alternance, qui se réalise dans une seule entreprise.D’un point de vue pratique, ils peuvent également bénéficier de l’hébergement et du
réseau des Compagnons du devoir, composé de 58 maisons en France, dont 30 dans les bassins laitiers, et de celui des six Enil. La mobilité leur apporte également une plus grande ouverture d’esprit, une qualité très recherchée chez les employeurs de la filière, et leur permet l’apprentissage d’une langue étrangère, puisque le cahier des charges des Compagnons du devoir impose une année de formation à l’étranger.

Enfin, c’est surtout l’occasion d’entrer dans la grande famille des Compagnons du devoir, dont le professionnalisme et les valeurs – solidarité, fraternité et générosité ‑ sont reconnus de tous. En effet, au-delà de la formation, le compagnonnage est une expérience professionnelle, humaine et culturelle.

—— Propos recueillis par Aude BRESSOLIER -Tribune Verte 2931)