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Enquête

Recherche : les précaires vident leurs facs

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Une journée de mobilisation est organisée ce jeudi contre la précarité des enseignants-chercheurs à l’université. Vacataires pendant des années sans contrat de travail, rémunérés au smic et souvent payés avec retard, beaucoup sont à bout.
par Marie Piquemal et Cassandre Leray, Photo Denis Allard
publié le 4 mars 2020 à 20h26

Ils ont prévu de s'habiller en noir de la tête aux pieds, «comme on porte le deuil», et de faire le pied de grue sur la place de la Sorbonne qu'ils espèrent remplie. Ce jeudi, un appel national à la mobilisation a été lancé dans toutes les universités (111 sont mobilisées selon le dernier décompte), invitant les enseignants-chercheurs et l'armada de précaires qui font aujourd'hui tourner les facs à stopper leurs activités. «Il faut montrer que l'université n'est plus capable de fonctionner avec son seul personnel d'enseignants-chercheurs, balance Clément Scotto di Clemente. Tout le système repose sur les précaires. Se rassembler devant la Sorbonne, c'est montrer que même une université aussi prestigieuse est touchée par la précarisation.» Le doctorant en littérature comparée le précise d'emblée : il appartient au clan des «chanceux», de ceux qui donnent des cours de travaux dirigés (TD) en préparant leur thèse, en échange d'un salaire versé tous les mois (1 580 euros). Il est doctorant contractuel et donc, insiste-t-il, «a un statut».

«Personne n’est dupe»

Les vacataires n'ont pour beaucoup pas de contrat de travail et ils sont souvent payés en fin de semestre, quand ce n'est pas plus tard encore. «Parfois, c'est un an après ! Il faut envoyer des messages incessants aux services des ressources humaines, souvent eux-mêmes gérés par des emplois précaires, pour que les vacations finissent par être payées», raconte Jeanne (1), doctorante à Paris-I.

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