Alors que les lycéens ont bouclé ce jeudi 12 mars leurs vœux sur Parcoursup, la licence de droit remportera-t-elle encore une fois la palme de la formation universitaire la plus demandée sur la plate-forme ? L’année dernière, elle a cumulé plus de 256 000 vœux – seules les écoles d’infirmiers dépassent ce chiffre. La licence de droit jouit d’une popularité sans faille. A la rentrée 2019, elle était la seule filière universitaire qui voyait le nombre de nouveaux bacheliers augmenter, selon des données ministérielles de novembre.
Si l’engouement n’est pas nouveau, il s’est encore accentué depuis 2017. Pour l’année 2018-2019, on a compté 7 000 candidatures dans les universités de Montpellier ou Bordeaux pour, respectivement, 1 200 et 1 460 places ; 2 800 candidatures pour 490 places à l’université de Versailles-Saint-Quentin-en-Yvelines (UVSQ)…
« Le nombre d’étudiants qui, in fine, valident leur choix reste inférieur aux capacités d’accueil », Jean-Christophe Saint-Pau, doyen de la faculté de droit à Bordeaux
Les licences de droit font ainsi partie des filières « en tension » sur Parcoursup. Mais cela ne signifie pas que toutes sélectionnent à l’entrée. Les situations varient d’une université à une autre. « Dans la grande majorité des facs de droit, le nombre d’étudiants qui, in fine, valident leur choix reste inférieur aux capacités d’accueil. Il n’y a donc pas de réelle sélection », assure Jean-Christophe Saint-Pau, doyen de la faculté de droit et science politique de l’université de Bordeaux.
En revanche, l’accès est plus restreint dans les universités parisiennes les plus convoitées. C’est le cas à Paris-I, qui a cumulé l’année dernière près de 18 000 vœux pour 760 places, et doit alors sélectionner les lycéens qui rejoignent sa première année de licence. Dans cette université, Parcoursup a ainsi transformé le profil des admis. « Avant Parcoursup, l’amphi comptait 10 % à 15 % de mentions bien et très bien. Nous sommes maintenant à plus de 50 % », note François Ameli, le directeur du département licence de droit de l’université Panthéon-Sorbonne. Résultat : le taux d’étudiants admis en deuxième année est passé de 50 % à 60 % depuis Parcoursup. Les origines géographiques des étudiants se sont diversifiées. Mais on ne compte quasiment plus de bacheliers technologiques ou professionnels.
« Ne pas se fermer de portes »
Comment expliquer ce succès ? La licence de droit est tout d’abord l’une des rares à pouvoir attirer des bacheliers de toutes les filières de bac général. Quand on interroge des étudiants sur leurs motivations, une phrase revient toujours : « Ne pas se fermer de portes. » « Le droit permet d’acquérir une rigueur de travail et une base de connaissances. Soit on s’y attache, soit il ouvre la voie à beaucoup de réorientations », estime Sarah, en première année à l’université Paris-Descartes, qui envisage de bifurquer en école de commerce l’année prochaine. « C’est la filière généraliste par excellence », évoque Luca Wiemann, en deuxième année de licence à l’université Panthéon-Assas, rencontré à la sortie d’un cours de droit civil. « Cela permet de comprendre le monde qui nous entoure », complète Alistair Ord, l’un de ses camarades.
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