On lui avait répété qu’avec un bac scientifique elle pourrait tout faire. Mais une fois son diplôme en poche, Aurélie Gaïotti ne savait pas quoi faire. Bonne élève en seconde, son intérêt pour les matières scientifiques a par la suite décliné, ainsi que ses résultats, au point d’altérer sa confiance en elle. Suivre une licence de biologie lui faisait peur. « On nous présente la fac comme un lieu où on n’est pas accompagné. Je pensais que je serais perdue. Je craignais d’errer d’une licence à une autre », explique l’étudiante de 19 ans. A l’heure des choix d’orientation, celle qui se définit comme une « élève moyenne » vise un DUT génie biologique, sans enthousiasme – et n’est pas sélectionnée. C’est pendant la phase complémentaire de Parcoursup qu’Aurélie découvre le Passeport pour réussir et s’orienter (PaRéO), diplôme universitaire (DU) proposé par l’université de Paris (ex-« Paris-Descartes »).
Imaginé en 2015, « PaRéO est construit pour ceux qui ne savent pas ce qu’ils veulent faire, mais qui ne souhaitent pas entreprendre une année de césure », résume Marion Petitpré, directrice du programme. Il a été dupliqué depuis la rentrée 2019 à l’université Paris-XIII. En septembre, un autre diplôme similaire, Prep’Avenir, ouvrira à l’université d’Evry. Alors que la clôture des vœux sur Parcoursup est advenue le 12 mars, ces formations peuvent-elles être une solution pour des lycéens ou des étudiants en réorientation qui n’ont pas d’idée précise sur leurs envies ?
C’est en tout cas l’ambition du diplôme PaRéO. Pendant une année, les étudiants peuvent tester une ou plusieurs filières, suivre divers modules de culture générale ou de développement personnel, sont sensibilisés à la méthodologie du travail universitaire… Et, surtout, ils réfléchissent longuement, de manière encadrée, à leur orientation. « Sans quitter le système académique, ils ont aussi la possibilité de mener un projet associatif, de faire des stages, de partir à l’étranger après le mois de mars », explique Marion Petitpré.
De plus en plus de places
Depuis 2015, le PaRéO n’a cessé de se développer. En 2017, 900 lycéens briguaient l’une des 40 places disponibles. Deux ans plus tard, ils étaient 1 100 candidats sur Parcoursup, pour 300 places. Cette année, 400 places sont proposées à l’université de Paris et 50 places à Paris-XIII. « PaRéO a vocation à essaimer dans d’autres universités », se réjouit Marion Petitpré. Une réflexion à ce sujet est engagée avec le ministère de l’enseignement supérieur.
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