Bonne nouvelle sur le front de l’emploi : le taux de chômage des personnes handicapées a baissé de 17 % en 2018 à 16 % en 2019. On dénombre exactement 495 676 demandeurs d’emploi en situation de handicap. Si le taux de chômage équivaut au double de celui des personnes valides, il a davantage baissé : - 3,9 % contre - 3,2 %.

« Le plan d’investissement dans les compétences (PIC) est en train de porter ses fruits », se réjouit Sophie Cluzel, secrétaire d’État en charge des personnes handicapées. Le gouvernement cherche à augmenter la qualification des personnes handicapées, dont 65 % ont un niveau inférieur au bac. Alors que le compte personnel de formation démarre habituellement à 500 € et se trouve plafonné à 5 000 €, celui des personnes handicapées va de 800 € à 8 000 €. L’année dernière, le nombre de personnes handicapées partant en formation a augmenté de 15 %.

Changer de regard sur le handicap

Autre levier d’action : l’apprentissage, dont « 70 % des contrats amènent à l’emploi durable », selon Sophie Cluzel. Vingt millions d’euros ont été débloqués pour les coûts-contrats majorés : pour différents projets, le gouvernement apporte une aide financière à l’employeur recrutant un apprenti porteur de handicap. Trois directeurs de centres de formation des apprentis (CFA) ont été désignés pour mailler le territoire et permettre qu’un référent handicap soit identifié au sein de chacun des 965 CFA du pays.

« On est en train de faire sauter les préjugés », se félicite Sophie Cluzel, constatant l’effacement d’« empêchements » dans l’accès à l’emploi. En présence du président Macron, la secrétaire d’État était présente sur les Champs-Élysées à Paris, lundi 9 mars, à l’inauguration du cinquième Café Joyeux, café-restaurant qui emploie des personnes atteintes d’un handicap mental. Le café y restera au moins six mois grâce à un prêt des locaux octroyé par Groupama, tandis que sept autres établissements devraient ouvrir dans plusieurs grandes villes de France au cours des deux prochaines années.

→ CHRONIQUE. Tous invalides

Changer le regard porté sur le handicap, favoriser l’insertion de personnes porteuses de handicap dans le travail ordinaire, c’est aussi l’objectif de l’opérateur de transport Linevia, présent dans l’ouest du pays, qui a modifié ses bus et cars pour permettre à des personnes amputées de les conduire.

La fonction publique territoriale donne l’exemple

Le gouvernement entend continuer d’agir sur toutes les mises en situations professionnelles des personnes handicapées, dans le privé comme dans la fonction publique, où les collectivités locales donnent souvent l’exemple en matière de taux d’emploi de personnes en situation de handicap.

« Emploi protégé en Esat (établissement et service d’aide par le travail), entreprise adaptée, emploi accompagné : nous avons la chance d’avoir une palette d’accès à l’emploi très large », décrit Sophie Cluzel, qui espère que d’autres entreprises rejoindront les 130 déjà signataires du Manifeste pour l’inclusion des personnes handicapées.

Le gouvernement escompte un doublement du nombre de personnes handicapées en apprentissage (4 000 aujourd’hui) d’ici à 2022. Et donne déjà rendez-vous le 14 mai pour la troisième édition du DuoDay, sur l’emploi des personnes handicapées, et le 16 juin, où se tiendra le salon Inclusiv’Day, à Paris.