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« Parcoursup participe à la stratification sociale et scolaire des élèves »

La sociologue Marie-Paule Couto dresse un bilan négatif de la nouvelle procédure d’accès pour les candidats à l’enseignement supérieur, deux ans après sa mise en œuvre.

Publié le 17 mars 2020 à 06h00 Temps de Lecture 5 min.

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Tribune. Les lycéens et étudiants en réorientation avaient jusqu’au 12 mars pour inscrire leurs vœux de formation dans l’enseignement supérieur sur la plate-forme Parcoursup. Deux ans après sa mise en place, un rapport de la Cour des comptes publié fin février dresse un premier bilan de la loi relative à l’orientation et à la réussite des étudiants qui fixe les règles. Le document confirme les craintes des opposants à la réforme de l’accès à l’enseignement supérieur et les objections portées par de nombreux sociologues dès l’annonce du plan en 2017.

Le rapport pointe l’opacité entourant le tri des candidatures à l’entrée des formations ainsi que l’automatisation des classements sur des paramètres contestables, tels que le lycée d’origine. Il souligne le risque d’une augmentation de la concurrence entre établissements et celle de la ségrégation universitaire, avec pour conséquence un système universitaire à deux vitesses.

Boom de l’an 2000 et sélection

Pour prendre la mesure de ces échecs et comprendre en quoi la réforme de l’accès à l’enseignement supérieur place les lycéens en difficulté, rappelons quelques éléments.

Le boom des naissances amorcé au début des années 2000 pose la question de l’accès à l’enseignement supérieur de nouvelles générations. Ces dernières se caractérisent par une part accrue de bacheliers et d’étudiants. Les lycéens de classes supérieures comme ceux de classes populaires aspirent désormais à poursuivre des études, dans une société où le diplôme protège des aléas du marché du travail : selon l’Insee, 15,5 % des actifs ayant au plus le brevet des collèges sont au chômage, 9,1 % des titulaires d’un CAP ou d’un BEP, contre 5,1 % des diplômés de l’enseignement supérieur.

A l’horizon 2026, on comptera près de 3 millions d’étudiants (contre 1,7 million en 1990 et 310 000 en 1960). Or, les moyens alloués aux universités n’ont pas suivi et les établissements se retrouvent sous pression, avec des problèmes d’infrastructures et de places à gérer. Depuis 2010, le nombre de postes d’enseignants du supérieur aux concours accuse même une baisse.

La réponse des autorités à la massification scolaire et au contexte de saturation croissante de certaines formations a été d’étendre la sélection sur dossier scolaire à l’ensemble des formations du supérieur, mais aussi se décharger sur le secteur privé – en témoigne récemment l’obtention du grade de licence pour certains bachelors. Face à une situation analogue, des choix politiques différents avaient été opérés au début des années 1990, avec la création de huit nouveaux centres universitaires.

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