Comment l’année universitaire va-t-elle pouvoir se terminer? Les étudiants vont-ils pouvoir passer leurs partiels? Alors que le président de la République, Emmanuel Macron, a annoncé hier de nouvelles mesures de confinement pour endiguer l’épidémie de coronavirus, toutes les universités de France sont fermées jusqu’à nouvel ordre.

Dans tous les établissements, les présidents et leurs équipes pédagogiques tentent de trouver des solutions pour que tous les étudiants puissent terminer l’année, et passer leurs partiels. Gilles Roussel, président de la CPU (Conférence des présidents d’universités), fait un point sur la situation.

Toutes les universités sont fermées jusqu’à nouvel ordre. Comment s’organisent-elles, pour permettre aux étudiants de continuer à travailler?

Nous mettons tout en place progressivement pour que l’enseignement à distance puisse se faire efficacement. Des cours, des QCM, et autres exercices sont mis en ligne ou envoyés par mail par les enseignants. La majorité des universités sont bien équipées: elles sont en train de systématiser les choses pour que tous les étudiants puissent accéder aux ressources pédagogiques. En revanche, nous rencontrons quelques difficultés sur la partie visioconférence. Les plateformes sur lesquelles nous travaillons n’ont pas la capacité d’accueillir autant de connexions simultanées, elles sont surchargées. Nous essayons de trouver des solutions alternatives, mais une majorité des étudiants ne pourront pas assister à des cours en visioconférence.

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En ce qui concerne les travaux pratiques (TP), si la fermeture de nos établissements est trop longue, ils seront sûrement reportés. Nous n’avons pas beaucoup d’autres choix.

Et pour les jeunes qui ont un accès restreint à internet?

Les établissements mettront tout en œuvre pour régler les difficultés éventuelles, notamment pour ceux qui n’auraient pas les outils informatiques nécessaires. Nous trouverons des solutions, individuellement ou collectivement, pour ne pas qu’ils soient pénalisés dans la poursuite de leurs études. Que les étudiants qui n’ont pas d’ordinateur ou de connexion se rapprochent leur université: nous ferons tout pour les aider afin que personne ne soit laissé de côté.

Beaucoup d’étudiants s’apprêtaient à partir en stage, mais beaucoup d’entreprises sont désormais fermées. Que doivent-ils faire?

Dans les entreprises qui sont fermées et où le télétravail n’est pas possible, il est imaginable que les étudiants puissent repousser leur stage. Nous réfléchissons également à d’autres modalités pédagogiques qui pourraient être susceptibles de «remplacer» le stage, afin de permettre aux jeunes de valider leur année.

Hier, beaucoup d’étudiants évoquaient des bugs sur leur espace numérique de travail, comment gérez-vous cela?

Forcément, les plateformes sont saturées car les connexions sont très nombreuses. Nos outils numériques ne sont pas dimensionnés à ce niveau d’activité. Nous avons donné des consignes aux différentes universités pour qu’elles mettent en place des méthodes asynchrones: les enseignants posent des documents, les étudiants les récupèrent, puis travaillent ensuite sur leur ordinateur et non sur la plateforme. L’idéal serait que nous arrivions à nous organiser pour que les étudiants ne se connectent pas tous en même temps. Nous essayons également d’augmenter les capacités afin que nos outils puissent accueillir plus de connexions simultanées. Tout cela s’organise au fur et à mesure et tout le personnel enseignant est mobilisé pour essayer le maximum de choses sur le web afin que les étudiants puissent travailler. La situation est exceptionnelle, on fait au mieux, mais ce n’est pas étonnant qu’il y ait des petits ratages.

Les partiels vont-ils avoir lieu?

Nous mettons tout en œuvre pour qu’ils aient lieu. Si le confinement est trop long, les étudiants passeront probablement leurs partiels en ligne. Certaines universités ont déjà eu l’occasion de tester cette méthode dans le passé. Nous avons des outils de télé-présence nous permettant de vérifier si les étudiants sont bien derrière leur ordinateur. Nous sommes en train de les déployer pour que toutes les universités puissent en bénéficier. Si la situation s’améliore et qu’il est possible de passer les examens en présentiel, nous le ferons également. Il faut que l’on s’adapte: notre but étant de ne pas pénaliser les étudiants dans la poursuite de leurs études.