Le général Blanquer avait averti, à l'annonce de la fermeture des écoles : «Ce n'est pas une période de vacances.» Après une semaine, y a-t-il encore des familles qui en doutent ? «Continuité pédagogique», c'est le mot d'ordre lancé aux 13 millions d'élèves et leurs professeurs. De fait, rien ne s'arrête : on avance dans les programmes, a priori bac et brevet sont maintenus aux dates prévues. Et Jean-Michel Blanquer de préciser, quand Macron rend l'antenne le 12 mars : «Simplement, les modalités évoluent.» Simplement, il n'y a plus d'enseignants devant vos enfants.
Le ministre de l'Education nationale cite la multitude d'outils numériques disponibles pour transmettre «l'ensemble des éléments dont les élèves ont besoin pour leur progression pédagogique». Parce qu'ils vont progresser, c'est l'objectif. «Nous sommes préparés.» Ceux qui l'étaient un peu moins, ce sont les parents. Qui se retrouvent dans des situations très variables : en navigation à vue car laissés sans aucune consigne ou à l'inverse submergés par des devoirs à encadrer, pressés par les profs ou aimablement accompagnés.
«Pur cauchemar»
Le casse-tête est d'autant plus compliqué pour les salariés en télétravail. Désormais, ils «coworkent» avec leur progéniture. Dans le langage courant, cela s'appelle «faire tout à moitié» : la cuisine, le boulot, la queue devant un supermarché et… l'école. Le «en même temps» des intérieurs, la macronie dans la cuisine-bureau-salle de classe.