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Artistes, auteurs et vacataires : l’inquiétude monte chez les précaires de la culture

Sans assurance-chômage, ceux qui sont pourtant à la source de la création ont vu leurs revenus se tarir brutalement, et soulignent la faiblesse des rares mesures d’urgence.

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Publié le 24 mars 2020 à 08h00, modifié le 24 mars 2020 à 09h35

Temps de Lecture 4 min.

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Passage Richelieu à Paris, le 15 mars 2020, des vitres donnent sur un Musée du Louvre vide de visiteurs.

« Annulez tout, mais payez tout le monde. » Dès le 13 mars, après la cascade d’annulations de foires, expositions, conférences et avant le grand confinement décrété trois jours plus tard, le site Documentations.arts exhortait les lieux culturels à ne pas laisser les artistes en rade. Car la crise sanitaire qui a mis la culture à l’arrêt fragilise avant tout les plus précaires – plasticiens, auteurs, indépendants et vacataires – traités en outsiders d’un monde dont ils sont pourtant les piliers.

Le gouvernement a certes annoncé quelques mesures d’urgence. Le Centre national du livre (CNL) et la Sofia (organisme agréé par le ministère de la culture pour la gestion collective du droit de prêt en bibliothèque) ont décidé de maintenir le versement de leurs subventions aux manifestations littéraires annulées, en contrepartie de leur engagement à verser aux auteurs la rémunération prévue au titre de leurs interventions. Les indépendants et autoentrepreneurs pourront aussi recourir à l’aide de 1 500 euros mise en place par le fonds de solidarité, conditionné à une baisse de chiffre d’affaires de plus de 70 % entre mars 2019 et mars 2020. L’Urssaf, qui gère le recouvrement des cotisations sociales des artistes-auteurs, a, de on côté, reporté l’échéance de paiement des cotisations dues normalement au 20 mars.

Si le gel du calcul des droits pendant la période de confinement offre un répit, les créateurs n’en restent pas moins inquiets. « Ces dispositifs permettent des lissages de trésorerie, guère plus. Aucun dispositif d’aide ne concerne spécifiquement les artistes », déplore Grégory Jérôme, membre du groupe Economie solidaire de l’art (ESA). Quant aux 2 millions d’euros dévolus aux arts plastiques, sur les 22 millions d’euros débloqués le 18 mars par la Rue de Valois, ils sont à l’évidence insuffisants, d’autant que les modalités de reversement sont encore floues. « Si nous ne sommes pas enseignants, nous n’avons pas droit au chômage. Donc nous n’avons aucune rentrée d’argent et des charges qui courent, ne serait-ce que pour nos ateliers », résume l’artiste Agnès Thurnauer, qui doit exposer en mai à la galerie Michel Rein, à Paris.

Aucune compensation financière

L’artiste performeuse Violaine Lochu semble a priori mieux lotie, car elle jouit du statut d’intermittente du spectacle. Mais ses revenus dépendent aussi beaucoup des missions d’action pédagogique menées notamment en école d’art, pour lesquelles elle est rémunérée en vacations ou CDD. « Les interventions qu’on m’avait proposées sont le plus souvent officiellement reportées. Peut-être seront-elles in fine annulées, selon la durée du confinement et la situation économique des structures au sortir de cette période », explique-t-elle, précisant qu’aucune compensation financière ne lui a été proposée. En revanche, les équipes des lieux où elle devait exposer en mai et en juin lui ont promis un revenu minimum. « C’est très important, car cela permet de se projeter et de continuer à créer, indique-t-elle. Cependant, aucun contrat n’a été signé, comme c’est souvent le cas en France, où beaucoup de choses reposent sur la confiance… »

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