C’est désormais officiel : les 740 000 candidats au baccalauréat ne passeront aucune épreuve écrite ou orale cette année. L’examen sera délivré par « contrôle continu » – autrement dit, sur la base des résultats obtenus au cours des trois trimestres de l’année de terminale, hors temps de confinement. Le ministre de l’éducation, Jean-Michel Blanquer, a détaillé les modalités de cette session 2020, inédites dans l’histoire du baccalauréat, lors d’une conférence de presse, vendredi 3 avril.
Les épreuves prévues dans l’ensemble des séries – baccalauréat général, technologique, professionnel – sont supprimées, ainsi que celles, communes, de contrôle continu de première (les « E3C ») et l’écrit anticipé de français – seul l’oral sera maintenu, dans une version allégée, sauf si « la situation sanitaire ne le permet pas ». Sans s’engager sur une date de reprise des cours, M. Blanquer a prévenu que le calendrier serait a priori le même qu’à l’accoutumée : des résultats début juillet, et des oraux de rattrapage dans la foulée.
Le ministre de l’éducation a donc tranché en faveur du contrôle continu « complet », la solution « la plus simple, la plus sûre et la plus juste dans les temps difficiles que nous vivons », a-t-il argué vendredi. La possibilité de maintenir une ou deux épreuves écrites était portée entre autres par le SNES-FSU, majoritaire dans le second degré, mais le premier ministre, Edouard Philippe, n’avait pas caché, jeudi 2 avril sur TF1, sa préférence pour un contrôle continu sans épreuves terminales. Cela permet au gouvernement d’aborder avec souplesse la fin de l’année scolaire, alors que le scénario d’un « déconfinement progressif » se dessine.
« Bac sur dossier »
Dans les cercles syndicaux, on accueille plutôt favorablement la décision. Y compris du côté de la FSU qui a pourtant, ces derniers mois, porté haut et fort la mobilisation contre le « bac Blanquer » censé introduire dans la note à l’examen, à compter de la session 2021, 40 % de contrôle continu (30 % sur la base des épreuves E3C, 10 % à partir des bulletins de l’année).
« La priorité va à la santé de tous, personnels et élèves, reconnaît Frédérique Rolet, du SNES-FSU. On ne sait rien de la durée du confinement, rien non plus du déconfinement ; le recours aux notes s’impose. » D’autres syndicats, à l’image du SGEN-CFDT ou du SE-UNSA, n’auraient pas été contre « remonter » aux notes de première. Les proviseurs du SNPDEN, eux, se disaient prêts à aller jusqu’à un « bac sur dossier ».
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