Plus cruciale encore que le bac pour intégrer la formation de son choix dans l’enseignement supérieur, la procédure de confirmation des vœux sur Parcoursup a pris un tour inédit, les élèves étant confinés depuis plus de trois semaines. Les lycéens avaient en effet jusqu’au jeudi 2 avril pour finaliser leur dossier et confirmer chacun de leurs souhaits. A 23 h 59, 658 039 élèves de terminale avaient confirmé au moins un vœu, soit un taux de 98 %, en hausse de près de deux points par rapport à la session 2019.
Au ministère de l’enseignement supérieur, le soulagement est aussi grand que fut la confusion des derniers jours. « Lundi 30 mars, à trois jours de la clôture des vœux, moins de 10 % des élèves dans certains lycées de la banlieue parisienne avaient commencé à compléter leur dossier », indique Sophie Vénétitay, secrétaire générale adjointe du syndicat enseignant SNES. A l’université de Cergy-Pontoise, le 2 avril à midi, à quelques heures de la clôture, « il nous manquait à peu près 20 % de vœux confirmés par rapport à la totalité des vœux confirmés l’an passé », rapporte son président François Germinet. A tel point que ce dernier avait appelé à un report sur Franceinfo, jeudi.
Absence de matériel informatique, zones blanches, décrochage scolaire… Dans la dernière ligne droite pour candidater, les possibilités d’un ratage étaient multiples. Pour éviter le pire, nombre de professeurs principaux, conseillers d’orientation, services académiques et proviseurs ont téléphoné à leurs élèves dont le dossier de candidature n’était pas complet.
C’est donc en urgence et à distance que « l’accompagnement à l’orientation », principe-clé de la réforme du lycée et de Parcoursup, s’est organisé la semaine du 30 mars.
« Recherches sur Internet »
Depuis l’ordinateur familial dans le salon ou repliés dans leur chambre sur un ordinateur portable, les lycéens ont tenté de garder le fil.
Comme Maya, « très frustrée » de s’en remettre uniquement à son dossier alors qu’elle devait passer les concours des écoles d’orthophonistes, intégralement annulés à cause de la crise sanitaire. « Je me suis concentrée sur ma lettre de motivation. J’ai dû y passer au moins dix heures ! Je n’ai que ces 1 500 signes pour rattraper mon dossier qui, avec mes 9/20 de moyenne, n’est pas représentatif des efforts que j’ai faits cette année. » Celle qui a travaillé chez McDo pour payer les 3 700 euros de sa prépa privée à Marseille redoute que la « notation sévère » qui y est pratiquée ne lui soit préjudiciable.
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