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Coronavirus : la pénurie de saisonniers paralyse l’agriculture européenne

La fermeture des frontières au sein de l’Europe met à mal la possibilité pour les agriculteurs de recourir à leur main-d’œuvre habituelle et complique les récoltes.

Par  (Varsovie, correspondance),  (Madrid, correspondante),  (Bruxelles, bureau européen),  (Bucarest, correspondant) et  (Berlin, correspondance)

Publié le 07 avril 2020 à 04h31, modifié le 07 avril 2020 à 14h53

Temps de Lecture 9 min.

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Près de Genthin en Allemagne, le 18 mars. 300 000 saisonniers travaillent dans les exploitations agricoles allemandes chaque année.

En raison des fermetures de frontières décidées par les gouvernements, des centaines de milliers de saisonniers d’Europe de l’Est ne peuvent rejoindre les exploitations agricoles qui ont besoin d’eux. De l’Espagne à la Pologne, de nombreuses récoltes sont en péril.

Adrian Stan est saisonnier agricole, mais il a fait de ce travail son unique gagne-pain. « Ces trois dernières années j’ai fait un peu le tour de l’Europe, raconte ce Roumain de 29 ans dans son studio de Popesti, une banlieue de Bucarest où il vit avec son épouse et sa fille âgée de 4 ans. J’ai cueilli des tomates en Belgique et des pommes en Italie et j’ai ramassé des pommes de terre en Allemagne. Avec l’argent que j’ai gagné là-bas, je faisais vivre ma famille toute l’année. » Mais cette année, avec l’épidémie due au coronavirus, le jeune homme est confiné à domicile.

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Comme lui, des centaines de milliers de Roumains qui vivent des travaux saisonniers en Europe de l’Ouest sont frappés de plein fouet par les restrictions liées à la pandémie.

Le 21 mars, un charter rempli de 144 saisonniers a décollé de Suceava, dans le nord-est de la Roumanie, à destination de Hanovre, dans le nord de l’Allemagne. C’était le dernier. Depuis, Berlin a interdit l’entrée sur le territoire allemand aux travailleurs venant de ce pays et de Bulgarie. « Ils sont partis pour une affaire d’asperges, déclare Ionut Mariuta, le directeur de l’aéroport de Suceava. Leurs papiers étaient en règle et nous avions procédé à une désinfection de l’avion avant le décollage. »

A l’instar de l’Allemagne, presque tous les pays européens ont fermé leurs frontières à cause de la maladie. Les nombreux saisonniers roumains qui ne sont pas partis à temps et les quelque 200 000 ouvriers agricoles qui ont dû rentrer en Roumanie depuis le début de la pandémie en sont réduits à ronger leur frein en attendant des jours meilleurs.

En Espagne, les vergers manquent de bras

Partout sur le continent, leur absence se fait cruellement sentir avec l’arrivée du printemps. En Espagne, le pays d’Europe actuellement le plus touché par l’épidémie, seule une petite partie des contingents de Marocains, Tunisiens, Roumains ou Bulgares, qui chaque année sont employés à la préparation des arbres fruitiers et à la récolte des fruits et légumes, ont pu arriver. Après avoir décrété l’état d’alerte le 14 mars, Madrid a verrouillé les frontières.

Dans le premier pays producteur de fruits d’Europe, presque tous les vergers manquent donc de bras. Il n’y a pas assez de travailleurs pour cueillir les cerises d’Alicante ou de la vallée du Jerte (Estrémadure). Sur les rives de l’Ebre, en Aragon et en Catalogne, il faut d’urgence 50 000 personnes pour l’éclaircissage des pêchers et abricotiers.

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