Témoignages

«Moi aussi, j’ai envie d’être quelqu’un qui fait juste son travail»

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La pandémie de Covid-19 en Francedossier
Etudiants en médecine et élèves infirmiers sont nombreux à venir en renfort dans les hôpitaux. Une entrée en matière souvent éprouvante.
par Sylvain Mouillard, Marie Piquemal, Anaïs Moran et Guillaume Krempp, à Strasbourg. Photos Marie Rouge
publié le 7 avril 2020 à 19h21

Il trépigne depuis deux semaines dans son appartement. «C'est le parfait moment, cette crise. Pouvoir aider. Se sentir utile, réaliser ce qu'on veut faire à la base, quoi.» Eliot, 22 ans, en quatrième année de médecine à Paris, a embauché lundi comme infirmier à l'hôpital Saint-Joseph, dans le XIVe arrondissement. «Faut pas non plus que je sois un boulet. Mais j'envisage cela comme une expérience assez stimulante», dit le futur médecin, avec un peu d'appréhension et, surtout, de l'impatience. «Ça fait du bien de se sentir utile, ne pas subir. C'est un privilège», estime, quant à lui, Mathis, en deuxième année. Lui aussi commence cette semaine, en enfilant une blouse de «renfort aide-soignant» à l'hôpital Saint-Louis.

En pleine crise du Covid-19, toutes les bonnes volontés - y compris les apprenties bonnes volontés - sont accueillies à bras ouverts. Plan d'attaque : «Les troisième année font du secrétariat, comme répondre aux familles, faciliter les trajets des brancardiers et ambulanciers. Pour les "2A" [deuxième année, ndlr] comme moi, notre mission, c'est le bionettoyage. On doit assister les infirmiers ou aides-soignants qui entrent dans les chambres des malades», explique Mathis. Lui reste dans le couloir, chargé de retranscrire les constantes dans le classeur ad hoc, puis de nettoyer poignées de porte et hublots extérieurs, tout cela pour «limiter au maximum les va-et-vient» avec les zones à risque. Jade, q

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