Décryptage

Pendant le confinement, les tutorats PACES se réorganisent

Grâce aux visioconférences et aux plateformes dédiées, les étudiants en PACES peuvent continuer les tutorats santé. Ils se sont adaptés.
Grâce aux visioconférences et aux plateformes dédiées, les étudiants en PACES peuvent continuer les tutorats santé. Ils se sont adaptés. © fizkes / Adobe Stock
Par Camille Jourdan, publié le 27 mars 2020
4 min

Habituellement soumis à une forte pression, les étudiants en première année commune aux études de santé (PACES) se retrouvent aujourd'hui confinés, pour certains sans cours, seuls face à leurs révisions. Heureusement, les tutorats santé, qui les accompagnent tout au long de l’année – moyennant une somme modique – s’adaptent et passent en ligne.

Dès l’annonce de la fermeture des facultés, les tutorats de PACES se sont mobilisés : hors de question pour ces étudiants en 2e ou 3e années d’études de santé de laisser tomber leurs "tutorés" de 1ère année. De Lyon à Paris, en passant par Besançon, Brest ou Bordeaux, le soutien aux PACES se fera désormais en ligne.

Maintenir les colles grâce à la technologie

C’est l’une des principales activités des tutorats : l’organisation de colles, des entraînements aux examens, qui se déroulent généralement en amphithéâtre. Pendant cette période de confinement, les étudiants peuvent continuer à s’exercer en ligne. Sur Moodle, Google Forms ou d’autres plateformes dédiées, les tuteurs publient des QCM, auxquelles les étudiants répondent en ligne.
À Lyon, Limoges ou Bordeaux, le formulaire est accessible durant un temps limité correspondant à celui d’une colle. À Brest, les sujets sont envoyés en format PDF, à remettre sous 24 heures. "À eux de se responsabiliser en se mettant dans les conditions du concours", encourage Léa Chevreux, responsable du tutorat à Marseille.
Mais la technologie n’est pas toujours de leur côté. "Ça a planté !", déplore Gabrielle Senée, après la première colle du lundi soir sur Google Forms. Même constat de Mona Ahmed, tutrice à Marseille : "Au lieu des 1.000 participants que nous avons actuellement, il n’y en a eu que 300 environ, en raison des nombreux bugs d’Evalbox (logiciel de questionnaire en ligne, ndlr). C’est dommage car le classement n’est pas très représentatif." Mais les tuteurs ne se découragent pas, et ne sont pas avares de solutions : pour les prochaines colles, Lyon préparera plusieurs Google Forms pour séparer la promotion en groupes plus restreints, et Marseille passera sur un autre logiciel.

Un accompagnement en ligne utile aussi pour apporter du soutien moral

Outre les colles, le soutien plus personnalisé se poursuit par écrans interposés. "Nous continuons nos 'night tutorats' sur Discord, expose Léa Chevreux. Les étudiants y écrivent leurs questions sur les points du cours qui leur posent problème." "Grâce à un forum, nous jouons le rôle de modérateurs des questions qu’ils souhaitent poser aux professeurs", explique de son côté Gabrielle Senée, à Lyon Est, où les professeurs continuent de proposer des cours en vidéo. Les tuteurs lyonnais réfléchissent également à remettre en place et en ligne, les groupes de travail réduits qu’accompagnent chaque tuteur. Ceux de Bordeaux le font déjà : "Certains tuteurs donnent des cours en visioconférence sur l’application Zoom", rapporte Mona Ahmed.
Mais le tutorat est aussi un soutien moral pour les étudiants en PACES, soumis à une grosse pression. Pour remplacer les ateliers bien-être et les réunions avec les tuteurs, Lyon Est a mis en place une "permanence" sur Discord. Chaque soir durant deux heures, les étudiants peuvent discuter d’inquiétudes autres que les révisions. "Des mots de soutien de la part de vos tuteurs/tutrices sont publiés en Instastory chaque soir", promet-on à Besançon, quand d’autres tutorats publient des conseils pour "bien travailler chez soi", ou des idées de recettes pour bien manger.
D’autres projets sont dans les tuyaux : des jeux en ligne à Lyon pour se détendre, des plannings de révisions à Marseille, l’organisation probable de concours blancs en ligne à Bordeaux… "Nous nous adapterons selon les demandes des étudiants", résume Mona Ahmed.

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