Peut-on vraiment devenir journaliste en 3 ans ? - Tribune

Modifié le 20 mai 2022 | Publié le 10 janvier 2020 (archive)
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"Peut-on vraiment devenir journaliste en 3 ans" : c'est la question posée par Jacques Rosselin, Directeur de l'EFJ (École du Nouveau Journalisme) dans cette tribune où il exprime son point du vue sur la question. Et prodigue des conseils aux futurs journalistes par la même occasion.

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photojr4 "Un jeune bachelier peut-il rêver de devenir journaliste après trois ans d'études dans une école qui propose un Bachelor, comme l'EFJ que je dirige ? Se lancer à 21 ans à peine dans ce métier qui le fait rêver ? C'est jeune, c'est vrai. Et lorsqu'on voit des journalistes capés et chevronnés se prendre les pieds dans une fausse information, comme récemment à l'occasion de l'affaire Ligonnès, on est tenté d'inciter les jeunes, qui connaissent encore si peu le métier à modérer leurs ambitions. Et pourtant… Oui, un tout jeune, son Bachelor en main, peut faire une aussi belle carrière que ses futurs confrères, passés par des écoles aussi prestigieuses que le Celsa, l'IPJ de Dauphine, l'ESJ-Lille ou Sciences-Po, ces écoles que l'on intègre en Bac+4 après un concours très sélectif. Pour qu'il y parvienne, deux moyens sûrs : multiplier les contacts avec la profession et creuser son côté geek. En d'autres termes, se colleter avec son futur univers professionnel dès les premiers mois de l'enseignement supérieur, tout en pratiquant au quotidien les nouveaux outils du journalisme, qui sont tous aujourd'hui à portée de main.

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Se frotter à la profession

Commençons par les rencontres. Un étudiant qui préfère un Bachelor en 3 ans d'études à l'EFJ (Ecole Francaise de journalisme) à des études plus longues doit aller vite. Pour comprendre son métier, il doit rencontrer le plus de journalistes possibles, dans les rédactions ou sur le terrain, surmonter sa timidité et les aborder, leur demander conseils, les écouter parler de leur pratique, de leur montrer son travail et pourquoi pas, de leur proposer une pige s'il se sent prêt. C'est cela que doit encourager une école dite « professionnalisante ». Bien sûr, il y a les stages, qui représentent environ le tiers du temps d'un Bachelor et les cours, donnés par des profs qui doivent tous être des journalistes en activité.
Mais cela ne suffit pas. Les étudiants doivent multiplier les occasions de se frotter à la profession en visitant des rédactions, mais aussi en participant aux conférences professionnelles qui sont ouvertes, comme celles des Assises du journalisme, du Spiil en France, ou celle de Peruggia à l'étranger. Et qu'ils n'hésitent pas à mettre un pied dans la porte de celles qui sont réservées aux professionnels, une école comme l'EFJ est aussi là pour ça ! Enfin, c'est aussi pour garder le contact entre les étudiants et la profession que les partenariats école-médias sont importants. Ils permettent aux étudiants de travailler en équipe pour une vraie rédaction et de voir leur production publiée.

Le numérique : la clef d'entrée

listing.1576679720 Passons à la technologie. Je le répète à mes étudiants de l'EFJ à longueur d'année, le numérique est la clé d'entrée dans les rédactions aujourd'hui, quel que soit le support, et quelle que soit leur taille. Les rédactions recherchent des profils de jeunes qui sont à l'aise avec les nouveaux outils et sont capables de rapidement se mettre à jour dans ce domaine et d'apprendre vite. C'est décisif si l'on veut accélérer son entrée dans le métier. Bien sûr, la technique n'est pas tout et les fondamentaux du journalisme restent les mêmes : les « 5W », la qualité des sources et le recoupement des informations. Mais aujourd'hui, si elle doit faire un choix entre deux journalistes en herbe, une rédaction choisira le plus « geek ». Et la culture dans tout ça ? C'est vrai qu'un étudiant issu d'une formation longue aura eu plus de temps pour gagner en épaisseur et en maturité. C'est pour cela que le Bachelor doit travailler deux fois plus s'il veut y arriver. Pendant qu'il se professionnalise à l'école, il doit apprendre, lire, écouter pour comprendre et pour découvrir dans tous les domaines, surtout dans ceux qui le passionnent. Et pour cela, il doit posséder une qualité que l'on enseigne rarement dans les écoles, quelle que soit leur niveau : la curiosité. Une insatiable curiosité, comme l'éléphanteau de l'histoire de Rudyard Kipling. C'est elle le moteur essentiel d'un journaliste d'aujourd'hui. Et de demain." Êtes-vous fait pour les métiers du journalisme ? Faites le test pour le savoir !
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